On avait parlé d’une soirée d’Awards. La récompense des meilleurs esthètes de la cuvée 2014. Une pléthore d’artistes en lice pour un trophée réalisé par l’incontournable Ravi Jetshan. Une belle animation en perspective, mais…

Pas vraiment dans le ton, avec des fausses notes à chaque phrase. Le concept n’est pas pertinent dans certaines  catégories, car faisant des amalgames trop simplistes. Comme dans les catégories Artiste et Groupe. On ne peut mélanger des artistes ne faisant que des reprises et de la variété avec des auteurs/compositeurs. Cela ne tient pas la route, pas du tout… sauf à Maurice. Et, c’est grave.

Manu Desroches est mon ami, mais il demeure un chanteur de variété et de reprises, il n’est pas encore à l’étape d’auteur/compositeur. Quand il le fera, il sera parmi les meilleurs sur l’île. Idem pour Céline Lily Cole. Une valorisation prématurée est dangereuse, dans certains cas. Alors, ne dansons pas plus vite que la musique.

Mais le fond du problème demeure, à mon sens, cette ignorance totale d’une grande section du public au Hennessy Park. Jouer devant 500 personnes et n’avoir que 50 qui vous écoutent alors que les autres trinquent et braillent. Et pourtant, ne nous méprenons pas, le public de 450 personnes qui s’amusent autrement ne sont pas à blâmer. Bien au contraire, c’est une assistance habituée aux happy-hours du Park et elle n’est là que pour ça.

Franchement, se produire devant ce public est une insulte à l’artiste. Voir Karen Pang ou Emilien Jubeau recevant leurs trophées dans une cacophonie ambiante est un manque de respect évident.

L’initiative du Hennessy Park est, certes, louable. Mais c’est dans la présentation que l’habit se froisse, que le maquillage coule. Pour rendre hommage au talent de l’artiste, il faut lui donner le public qu’il mérite. C’est le strict minimum, la récompense est secondaire.

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