Comme d’autres formations politiques, le parti soleil « a reçu des contributions ». « C’est vérifiable », a affirmé sir Anerood Jugnauth au Parlement aujourd’hui, sous les applaudissements de la majorité. Le MSM dispose d’un compte à la MCB, poursuit sir Anerood Jugnauth (SAJ). Les contributions y sont déposées, a-t-il precise. « Pa dan kof », a ajouté le Chief Whip Mahen Jhugroo. Et « toutes les transactions », y compris celles concernant le Sun Trust, qui a alimenté les débats selon le Premier ministre, « sont réglées par chèque », a-t-il ajouté.

Une précision sur les comptes de son parti que le Premier ministre a tenu à apporter durant la Private Notice Question (PNQ), alors que le député Reza Uteem lui suggérait, pour sa part, que l’élément d’« unlawful gain » soit rajouté au Good Governance and Integrity Reporting Bill.

Paul Bérenger a insisté pour que les trois amendements au GGIR déjà évoqués ainsi que d’autres qui pourraient être retenus  soient circulés dès qu’ils seront prêts au lieu d’attendre le committee stage à l’Assemblée nationale. « Nous suivrons les procédures normales », a rétorqué le Premier ministre à Paul  Bérenger, qui en a pris pour son grade lors de cette PNQ.

Capital politique

En effet, dans sa réponse, SAJ « condamne fermement l’attitude du leader de l’opposition » sur ce dossier. Alors que Bérenger, dit-il, a en de nombreuses occasions réclamé des « lois strictes » pour s’attaquer à l’enrichissement illicite, il « tente aujourd’hui de se faire un capital politique sur cet enjeu vital ». Le leader de l’opposition, poursuit le Premier ministre, devrait essayer de comprendre la « pertinence des amendements proposés » au lieu de « se complaire dans la démagogie ».

Seules les « personnes malhonnêtes et malintentionnées », insiste SAJ, ont à craindre le GGIR. Il est donc impératif d’amender la section 8 de la Constitution pour combattre la corruption ? l’interroge Ravi Rutnah – après une digression, un rappel à l’ordre et le député Baloomoody qui estime que le préambule à sa question est « rubbish ! » et lance au parlementaire de la majorité : « Twa to pe koz moralite ! ». « Je suis entièrement d’accord » avec le député Lepep, tonne SAJ. « Et c’est exactement ce que nous sommes en train de faire. »

«Rubbish»

Concernant le projet de loi et l’amendement constitutionnel qui le précède, « le gouvernement est attentif aux points de vue et propositions des stakeholders » exprimés ces trois dernières semaines, soutient le Premier ministre. Ce n’est qu’après une « analyse approfondie » de ces suggestions, a indiqué sir Anerood Jugnauth qu’une décision sera prise au sujet d’éventuels changements  au Constitution (Amendment) Bill.

Le Premier ministre a, en revanche, balayé d’un revers de main les suggestions de Shakeel Mohamed. Celui-ci souhaitait, d’une part, que le GGIR couvre la période allant à l’indépendance. Ce qui a provoqué des grognements du côté de l’Alliance Lepep et fait dire au chef de fil des rouges au Parlement : « Maintenant je comprends qui a peur. » D’autre part, le député de Port-Louis Maritime/Est estime qu’un organisme indépendant devrait être mis sur pied, en lieu et place de ce qui est suggéré pour l’Integrity Reporting Services Agency, comme c’est le cas dans d’autres pays. « This is rubbish ! a soutenu SAJ parmi les applaudissements de son côté de l’hémicycle. C’est ce que j’appelle de la démagogie. »

Rendre la déclaration des avoirs publics

En ce qui concerne une nouvelle mouture du Declaration of Assets Bill (DoA), le Premier ministre indique qu’un comité, présidé par le secrétaire au Cabinet, s’est penché sur des questions à être considérées dans le cadre de ce projet de loi, dont les suivantes :

– l’élargissement de la définition d’« avoirs » ;

– hormis les parlementaires, les membres de l’Assemblée régionale de Rodrigues et les conseillers municipaux et de district, qui d’autre devrait déclarer ses avoirs ;

– si les déclarations des avoirs devraient être rendues publiques.

Dans le cadre de ses travaux, indique SAJ, le comité a aussi pris en considération le draft du DoA proposé en 2012 par le comité parlementaire sur l’ICAC, de même que des rapports de l’OCDE et de la Banque mondiale. Celui-ci a soumis ses observations le 16 octobre, sur lesquelles un comité ministériel se penche actuellement.

Bérenger a rappelé à SAJ que le programme gouvernemental mentionne la publication dans le Government Gazette de toutes les informations suite à l’amendement de la Declaration Assets Act. « La question sera soulevé auprès du comité », a déclaré le Premier ministre.

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