La lutte contre la pauvreté ne sera plus une priorité.
Nous encouragerons nos compatriotes, à travers des plans d’aide, à rester au chômage.
Nos réduirons notre activité économique à seulement trois industries.
La lutte contre la corruption ne sera plus une priorité nationale et le budget qui y est alloué sera réduit de 90%.
Les dépenses pour moderniser la police et lui permettre d’être plus efficace seront gelées durant notre mandat.
Vous vous imaginez un manifeste électoral avec ce type de propositions ? Vous avez bien évidemment répondu par la négative. Car c’est exactement l’inverse de ces propositions qui intéresse l’électeur lambda. De ce fait, les manifestes électoraux sont quelque part destinés à se ressembler. Peu importe, donc, si l’Alliance Lepep a dégainé en premier. Si son adversaire avait rendu public son manifeste avant, il y a de très fortes chances que les mêmes propositions auraient été faites par l’autre camp. Un comparatif des deux programmes (voir tableaux plus bas) démontre que les deux alliances exploitent les mêmes thématiques– avec plus ou moins d’intensité.
Certes, l’Alliance Lepep a marqué des points. Elle a réussi un exercice d’agenda-setting dans certains cas. Ainsi, on ne pourra pas vérifier avec certitude si le tandem Navin Ramgoolam-Paul Bérenger avait en tête de « revoir le mode d’application de la politique de permis à points ». Mais on peut penser que le fait que l’Alliance Lepep appuie sur l’accélérateur sur la question du permis à points a probablement aidé son adversaire à revoir sa copie.
Toutefois, évitons d’être dupes. Même si les deux grands blocs politiques abritent quelques intelligences vives, l’élaboration d’un programme n’est pas non plus comparable à celle d’une théorie conduisant à un prix Nobel de physique. En effet, ce ne sont pas les idées qui manquent. Si on prend 12 de nos meilleurs universitaires et qu’on leur adjoint 6 excellents conseillers issus du milieu économique, social, politique, juridique et de l’administration publique, ils seront largement capables d’élaborer un manifeste électoral aussi bon, voire supérieur à ce que proposent l’Alliance Lepep et celle de l’unité et de la modernité.
Pourquoi donc ? Parce que même si nous avons des spécificités locales, d’autres avant nous ont déblayé le champ de la lutte contre la corruption, de la diversification économique, de la mise en place de nouvelles industries ou du combat contre la pauvreté. Il suffit de consulter les plans stratégiques nationaux de pays comme Singapour, la Nouvelle Zélande ou encore la Norvège pour se rendre compte que les sources d’inspiration ne manquent pas. La difficulté réside toutefois dans le fait que les bonnes idées d’ailleurs ne sont pas nécessairement transposables chez nous. Par manque de ressources (humaines ou financières) ou en raison de l’exiguïté de notre République.
Il est donc illusoire de se targuer de l’ambition ou des qualités d’un programme gouvernemental si on n’a pas les personnes nécessaires et le leadership adéquat pour le mettre en œuvre. Recentrons donc le débat. Oui, les programmes sont – relativement – importants. Mais au-delà de ces documents, finalement similaires dans l’esprit, ce sont les hommes qui doivent constituer le facteur déterminant du vote.
Si les 76 pages du manifeste de l’Alliance de l’unité et de la modernité ou les 49 pages du document de l’Alliance Lepep sont trop longs à lire, les électeurs peuvent encore se rabattre sur le CV et les profils des candidats de leurs circonscriptions. Si les programmes peuvent se ressembler, ce n’est pas le cas des candidats. C’est à eux qu’incombera la tâche de mener à bien le programme.
Les électeurs doivent choisir les meilleurs ouvriers politiques pour construire l’avenir du pays. Il n’est pas inutile, de rappeler à nos concitoyens qu’ils ne sont pas obligés de requérir les services des deux mêmes groupes ayant bâti le pays jusqu’ici et ayant laissé, au passage, quelques défauts de construction difficiles à camoufler. Il y a aussi de nouveaux ouvriers et ils ont même, eux aussi, des programmes !
Word Cloud des mots les plus utilisés dans le manifeste de l’Alliance Lepep
Word Cloud des mots les plus utilisés dans le manifeste de l’Alliance de l’Unité et de la Modernité
Have to disagree that the reason why the good ideas cannot be transposed has little to do with lack of human or financial resource and even less our size but more due to a an unwillingness created by a culture, a culture i will not elaborate on that can be briskly named ‘noubanism’, a culture where those men of good intentions you suggest are trapped in. No, voting for individuals will unfortunately have little impact on change as they will be absorbed and corrupted into a system much bigger than them. You are very right about the manifests being similar and that is because they are comfortingly familiar. We fear the unfamiliar, the unknown so we stick to what we have. You are yourself guilty of this by comparing the two parties you are subliminally suggesting are the only ones with a chance of winning. Yet it is exactly there that we must attack, attacking ideas with new ideals. Change will come through educating the young to think differently and since we are an aging population…our battle will only be a long and winded one.Yet we are a young country and i feel blessed to be witnessing this wind of change.
I see no interest for either party to eradicate poverty, solve the water distribution problem or provide a fair public job recruitment programme. If they do, then they become obsolete.
The poor need politicians to get access to the above, politicians need the poor to be in power, politicians need businessmen to finance their campaigns, businessmen need politicians to get government contracts.