Les médias et les réseaux sociaux en parlent. Certains y voient un signe, voire une preuve. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Des fragments du Coran, apparemment contenant les sourates 18 à 20, datant de l’époque du Prophète (saw), auraient été découverts.

Cela est possible, probable même. Mais la sensation ne doit pas nous faire perdre nos sens.

D’abord, le vrai miracle est que le Coran en entier est aujourd’hui retenu dans le cœur de millions de musulmanes et de musulmans, sans aucune divergence en matière de texte. Et c’est ainsi que la Parole de Dieu, car c’est cela le Coran, a été essentiellement transmise, inchangée, au fil des siècles. Comme auparavant pour la Torah, les Psaumes et l’Évangile en leur état originel, le Coran est une révélation divine, et non une création humaine. Il a été transmis par l’ange Gabriel au Prophète Muhammad (saw) graduellement pendant une période de 23 ans. La transmission a été sauvegardée surtout par la mémorisation, exclusivement même par ce moyen au début de la révélation. Car il ne faut jamais oublier que le Coran est avant tout une Parole, une récitation verbale comme son nom signifie. N’est-ce pas infiniment plus extraordinaire que de retrouver quelques versets sur un parchemin ?

La découverte de Birmingham, si elle s’avère authentique, ne doit jamais nous faire oublier que le miracle du Coran demeure dans son langage, son style, la beauté de ses vers mais surtout dans son message. Comment se fait-il que nous sommes émerveillés par une nouvelle que diffusent les médias et nous oublions le contenu de ce qui a été, semble-t-il, découvert ?

Si c’est vrai qu’il s’agit, par exemple, de la sourate Ta Ha qui est inscrite dans les parchemins de Birmingham, arrêtons-nous un instant sur ce qui y est révélé. La tradition musulmane nous apprend que ces versets furent probablement à l’origine de la conversion d’Umar. Il lut le début de la sourate et s’exclama : « Que ces paroles sont belles et nobles ! » Et si ces parchemins contiennent bien la sourate Mariam, sachons que ses versets furent récités aux chrétiens d’Abyssinie, terre d’exil en Afrique des musulmans fuyant la persécution de la Mecque au début de la mission prophétique. La Parole de Dieu en arabe et sa traduction ne laissèrent nullement insensible le négus qui fondit en larmes.

Nous vivons à une époque où les peccadilles et les apparences, souvent sous les feux des projecteurs des médias ou l’effet des réseaux sociaux, nous font oublier le sens des choses. On l’a vu autour d’une polémique inutile concernant le fait de souhaiter « Eid Mubarak ». En attendant les « endless Eid parties », on oublie que cette fête ne dure qu’un jour. Que la vraie congratulation à son occasion est que Dieu accepte nos efforts consentis pendant le mois du Ramadan. La découverte de Birmingham nous montre qu’au niveau global aussi, nous pouvons arriver à confondre les moyens pour la finalité.

Facebook Comments