Personne de son gouvernement ni de sa majorité ne se balade avec sa lettre de démission en poche. Pravind Jugnauth est catégorique à ce sujet. Le Premier ministre répondait à Xavier Duval, qui se demandait si la Commission anticorruption et la police étaient «paralysées» quant aux enquêtes sur Sudhir Sesungkur pour cette raison. Xavier Duval a réclamé, lors de sa Private Notice Question, la révocation de Sudhir Sesungkur.

«Il n’y a pas de paralysie», a encore ajouté le chef du gouvernement. Il insiste que les enquêtes suivent leur cours. Et qu’il ne peut se substituer à une cour de justice ou au bureau du Directeur des poursuites publiques et «passer un jugement» sur son ministre alors que les investigations ne sont pas terminées et qu’il n’est même encore question de condamnation.

Il est donc «prématuré» à ce stade, soutient Pravind Jugnauth, pour lui de prendre des sanctions contre le ministre des Services financiers.

Dans la dernière affaire qui le concerne, le photographe qui a porté plainte contre lui pour agression n’a pas encore complété sa déposition, a indiqué le Premier ministre.

Question de principes

Du reste, la présomption d’innocence prévaut, a renchéri Jugnauth. Car il est pour l’heure question d’allégations uniquement, a-t-il ajouté. Que ce soit pour l’affaire de détournement de fonds (qui remonte à 2015), de harcèlement sexuel, d’ingérence dans une enquête policière ou, la dernierère, d’agression. Une cinquième plainte a été classée sans suite par manque de preuves.

«Pourquoi ces principes s’appliquent à un seul ministre ?» a voulu savoir Shakeel Mohamed. Le député travailliste de citer les cas de Raj Dayal, Showkutally Soodhun et – tout récemment – Roubina Jadoo-Jaunbocus qui ont «step down» lorsqu’inquiétés par une enquête de police. Le Premier ministre craindrait-il une partielle l’a nargué le député de Port-Louis Maritime/Est.

«Je n’ai certainement pas peur d’une élection partielle et certainement pas de vous !», a rétorqué Pravind Jugnauth. Pour qui les cas précité sont «très différents» : «Ils avaient soumis leurs démissions.»

Sudhir Sesungkur était absent de l’hémicycle, ce matin. Rasosh Ramprosand, qui l’accuse de l’avoir giflé lors d’un mariage, était pour sa part aux Casernes centrales pour une parade d’identification.

Pour Duval, Sudhir Sesungkur n’est pas une «fit and proper person» pour être chargé d’un portefeuille ministériel. Encore moins ceux des Services financiers et de la Bonne gouvernance. Le nombre de plaintes contre lui, y compris pour détournement de fonds en fait foi, a fait valoir le leader de l’opposition.

Des relevés téléphoniques «portés disparus»

Au niveau de l’enquête pour harcèlement sexuel suivant la plainte de Pamela Seedheeyan il s’avère que les relevés téléphoniques de Sudhir Sesungkur manquent à l’appel. C’est ce qu’a révélé Xavier Duval, qui soutient que la police en a informé l’enseignante hier.

Pamela Seedheeyan a porté plainte contre le ministre des Services financiers en juillet 2017, affirmant que ce dernier lui envoyait des messages à caractère indécent. Des accusations que le ministre nie catégoriquement.

 

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