Le Prix Nicolas Lambert octroyé par le Media Trust pour récompenser l’excellence en journalisme pas été décerné pour l’année 2018. La décision a été prise par le jury présidé par Christina Chan-Meetoo, chargée de cours en communication à l’université de Maurice. Aucun prix n’a été décerné non plus dans quatre catégories en raison des manquements dans les soumissions.

Lors de la cérémonie tenue samedi soir à l’hôtel Hennessy Park, à Ebène, en présence du président de la République par intérim, Barlen Vyapoory, huit journalistes été récompensés dans sept catégories. La station de radiotélévision nationale a raflé trois prix. Notamment dans le domaine du développement durable, l’égalité des genres et le journalisme sportif.

Le premier sujet est un reportage de Roshan Hassamal sur l’agriculture bio. Le deuxième est d’Azeem Khodabux sur une compilation des métiers exercés par les femmes tandis que le troisième est de Bénito Paris sur les instantanés sportifs de ces dernières années.

Nafissah Fakun de News on Sunday, du Défi Media Group, a remporte le prix Economies & Finances pour un article sur les cartes de crédit. Le prix de la meilleure production multimédia est tombé dans l’escarcelle de Yashraj Saurty de Top FM pour son reportage sur les pompiers tandis que son collègue Alan Ramone Seeruttun a reçu la mention du jury pour son reportage sur les tombalistes de Cassis.

Le prix du meilleur article de presse a été remporté par Eve Fidèle de Business Magazine, du groupe La Sentinelle Ltée, pour son sujet décalé intitulé « Combien coûte la démocratie ? » Quant au prix du meilleur article d’investigation, il a été attribué au tandem Rizwan Khodabux et Fernando Thomas du Défi-Plus pour leur enquête sur les prescriptions mal rédigées et qui ne sont presque jamais tamponnés à l’hôpital Dr A.G Jeetoo, ce qui donne du fil à retordre aux patients qui sont forcés de faire les cents pas.

Lors de son discours, Christina Chan-Meetoo s’est félicitée du grand nombre de participants à ce concours (90) pour l’année 2018. Elle déplore néanmoins que la qualité n’ait pas été au rendez-vous. Ce sont à peu près les mêmes propos tenus par l’ex-président du jury, Gilbert Ahnee, l’an dernier.

«Il y a une qualité très inégale parmi les 90 sujets qui n’ont été soumis», dit-elle en déplorant le manque de valeur informative alors que des photos ont été mal libellées. Un sketch humoristique a également été soumis à ce concours censé promouvoir la qualité du travail journalistique.

«Il y a des mélanges de genres gênants. Des dossiers et des reportages ressemblent plutôt à une série d’interviews avec un défilé d’experts, sans information contextuelle réelle, sans placer le sujet dans l’actualité», explique la chargée de cours en énumérant des manquements à la rigueur journalistique en termes d’équité, de vérifications de chiffres et autres.

Christina Chan-Meetoo a ainsi tenu à remercier les secrétaires de rédaction, ces experts de l’ombre qu’elle qualifie de «magiciens» car ce sont eux qui veillent à ce que la grammaire et l’orthographe sont respectés et qu’un article ne contient aucune approximation avant qu’il ne soit publié.

La présidente du jury invite également les journalistes à ne pas avoir la grosse tête, à ne pas faire la course à l’audience ou le sensationnalisme, car leur rôle consiste à informer le public. Dans l’intérêt général de tous. Elle invite ceux passionnés par le métier à persévérer afin de rendre son lecteur «plus intelligent».

De son coté, Barlen Vyapoory a encore une fois fait la leçon aux journalistes en leur invitant à ne pas mélanger une opinion et une information, ce qui est enseigné à tout débutant. Il a ainsi réclamé davantage d’empathie dans le traitement de l’information liée à des crimes sexuels ainsi que des sujets où des mineurs sont mis en cause.

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