En Agosto Nos Vemos (Nous nous reverrons en août). C’est le titre du manuscrit inédit que laisse Gabriel Garcia Marquez, décédé le 17 avril dernier. C’est ce qu’a annoncé à l’Associated Press, hier, le directeur éditorial de Penguin Random House Mexico. Cristobal Pera a souligné qu’il n’était pas encore question de publication posthume, la famille de Garcia Marquez n’ayant pas encore décidé si elle l’autoriserait ni quelle maison d’édition en obtiendrait les droits.

Dans La Vanguardia, journal espagnol, figure un extrait au ton érotique, qui pourrait être le premier chapitre. Il décrit le voyage d’une femme mariée, la cinquantaine, qui va se recueillir sur la tombe de sa mère sur une île tropicale, chaque année. Et qui entretient une liaison avec un homme à l’hôtel où elle réside.

Le texte daterait de l’époque où le prix Nobel de littérature rédigeait son dernier roman, Mémoires de mes putains tristes, publié en 2004. Selon son biographe, Gerald Martin, le manuscrit a démarré comme une nouvelle, qui devait figurer dans une « collection de trois histoires similaires ».

Gabriel Garcia Marquez a été incinéré lors d’une cérémonie privée. Le Mexique et la Colombie – qui avait décrété trois jours de deuil national – ont organisé, lundi, des cérémonies funéraires en l’honneur de l’auteur prolifique. Alors qu’à Aracatana, village natal du Colombien de naissance qui lui a inspiré le village mythique de Macondo, les habitants ont participé à une procession funèbre symbolique. Une lecture marathon de Pas de lettres pour le colonel est prévue aujourd’hui dans 1 400 bibliothèques à travers la Colombie.

Gabriel García Márquez a été journaliste, nouvelliste et écrivain. Il est reconnu mondialement à la publication de Cent ans de solitude et est l’un des rares auteurs classiques à être populaire à la fois auprès des critiques et du grand public. Ses écrits ont marqué l’histoire de la littérature et les lecteurs, notamment pour la puissance de l’imaginaire – style que l’on a qualifié de réalisme magique – et son exploration des mystères du cœur humain.

« La réalité, ce sont aussi les mythes des gens ordinaires », a-t-il dit lors d’une interview. « J’ai réalisé que la réalité, ce n’est pas seulement la police qui tue les gens, mais aussi tout ce qui fait partie de la vie des gens ordinaires. »

Dans son univers aux proportions mythiques, l’amour, qu’il enchaîne ou libère, tient une place prépondérante ; la beauté est souvent cruelle, et la réalité et les rêves se fondent inexorablement.

« Ce qui importe, ce n’est pas la vie qu’on a vécue, mais celle dont on se souvient, et de comment on s’en souvient pour la raconter », écrivait García Márquez dans Vivre pour la raconter (2002). Ce qui a compté, c’est sa vie, ses écrits et ce qu’ils provoquent encore comme rêves et envies aujourd’hui.

Sources : AP via Yahoo!, New York Times – Photo : AP

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