« Je comprends que les gens aient peur », dit le Dr Thomas Frieden. Ebola, ajoute-t-il, ne leur est pas vraiment familier. « Certes, c’est une maladie grave, concède-t-il, mais qui n’est pas très contagieuse. » Le directeur du Centers for Disease Control and Prevention des Etats-Unis se veut rassurant car depuis qu’Ebola a atteint les côtes américaines, l’inquiétude de ses citoyens ne cesse de grandir. Et la gestion des malades revenant des pays touchés par les autorités fédérales y contribue. Le secrétaire général  des Nations unies, Ban Ki-moon est même intervenu. Dénonçant la quarantaine forcée mise en place dans les Etats de New York et du New Jersey.

Une mesure qui touchait le personnel médical qui avait été en contact avec des malades d’Ebola et qui a fait suite au diagnostic positif, à New York, d’un Craig Spencer de Médecins sans frontières, revenu de Guinée. Dans le New Jersey, une infirmière qui avait soigné des malades d’Ebola au Sierra Leone a été isolée de force – traitée comme une « criminelle », selon elle – alors même qu’elle ne présentait aucun symptôme et que deux tests pour le virus se sont révélés négatifs. Kaci Hickox a, depuis, été autorisée à rentrer chez elle, dans le Maine, pour une quarantaine volontaire de 21 jours. Au Connecticut, huit personnes ont été placées en isolation contre leur gré.

L’armée US, pour sa part, a ordonné une période de quarantaine obligatoire de 21 jours pour ses troupes basées en Italie et déployées en Afrique de l’Ouest pour la construction d’infrastructures médicales.

Ban Ki-moon a notamment demandé que le personnel médical ne soit « pas soumis à des restrictions non basées sur la science » et que « ceux ayant été contaminés soient soutenus et non stigmatisés ».

La Maison blanche a concédé, hier, que les mesures ne seraient pas uniformes à travers les Etats-Unis. « Nous avons un système fédéral au sein duquel les Etats ont une certaine autorité pour gouverner leurs mandants », a expliqué Josh Earnest, porte-parole du président. « Cela est vrai également pour les questions de santé et de sécurité publiques. »

Toutefois, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a émis de nouvelles directives pour le personnel médical revenant d’Afrique de l’Ouest. Ceux qui présentent « un certain risque » mais aucun symptôme devront s’enregistrer auprès des autorités régionales, afin d’assurer un meilleur suivi de leur état de santé. Pour ceux « à haut risque », le CDC recommande une mise en quarantaine volontaire de 21 jours effectuée à domicile, en évitant toute sortie, les transports publics et de voyager par avion.

Aux Etats-Unis, il ne reste qu’un cas confirmé d’Ebola sur neuf déclarés – celui de Craig Spencer. Il est dans un état « grave mais stable », a indiqué Bill de Blasio, maire de New York, hier. Deux infirmières infectées lors de la prise en charge du premier cas aux USA, celui de Thomas Eric Duncan, un Libérien décédé le 8 octobre, ont été guéries.

Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Ebola a fait 4 922 morts surtout en Guinée, au Sierra Leone, au Liberia, mais aussi, dans une moindre mesure, au Nigeria, au Sénégal, en Espagne et aux Etats-Unis. Plus de 10 000 personnes ont contracté le virus.

Sources : The Guardian, BBC, France 24, The Atlantic, Fox News

Photo (CNN via Forbes) : La tente d’isolation où l’infirmière Kaci Hickox, volontaire de Médecins sans frontières, a été placée en quarantaine contre son gré.

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