Heureuses, libres, confiantes… Ces jeunes femmes ont vécu une terrible épreuve mais sont la preuve que malgré tout, les rêves et l’espoir sont permis. Elles s’appellent Rupa, Laxmi, Ritu, Sonam, Chanchal. Et ont été prises en photo par Rahul Saharan. Les tenues qu’elles portent sont toutes signés Rupa Designs. Car c’est la jeune Rupa qui a créé cette ligne de vêtements.

La jeune femme de 22 ans est styliste et veut ouvrir sa propre boutique de confection de vêtements. Si aujourd’hui, Rupa n’a pas peur de montrer son visage, cela n’a pas toujours été le cas. « Après l’attaque, il y a une pause dans ma vie », raconte-t-elle. « J’étais si peu confiante, mes cicatrices m’embarrassaient. Je me couvrais le visage. »

Rupa a été agressée par sa belle-mère un soir alors qu’elle dormait. D’autres jeunes filles sont victimes d’amoureux éconduits ou jaloux. Stop Acid Attacks aide ces jeunes filles à se remettre debout, à être indépendantes, à marcher la tête haute, notamment à travers Chhaon, un centre d’aide où elles sont accueillies et soignées.

La séance photos s’est faite à la demande de l’association, avec qui Rahul Saharan travaille depuis deux ans et demi. Et au sein duquel Rupa s’est engagée pour faire campagne pour que cessent les attaques à l’acide. « Ce photoshoot, dit le photographe de 24 ans, est mon hommage à toutes ces femmes courageuses à travers le monde qui ont dû faire face à cette torture affreuse. » Et, ajoute-t-il n’y a pas « de meilleur produit de beauté que le bonheur ».

Entre autres actions, Stop Acid Attacks veut louer un local à Delhi pour que Rupa y installe sa boutique et financer la jeune femme pour qu’elle puisse démarrer son entreprise. Il est possible d’y contribuer ici, grâce à cette campagne de financement lancée sur IndieGoGo.

En Inde, l’attaque à l’acide est un crime depuis avril 2013, punissable par une peine allant de dix ans à la prison à perpétuité. Si la victime décède, l’agresseur reconnu coupable risque la peine de mort. Grâce aux efforts d’une campagne menée notamment par Laxmi (victime à l’âge de 16 ans et récipiendaire, en mars dernier, de l’International Women of Courage Award), la Cour suprême a ordonné un meilleur contrôle des ventes d’acide.

Dans la Grande péninsule, ce genre d’attaques touche dans leur grande majorité des femmes. A Maurice, on se souvient du cas de cet enfant de 7 ans, décédé des suites de ses blessures après que ses proches et lui ont été victimes d’une attaque à l’acide le 31 décembre dernier.

Sources : India Today, Indian Express, New York Daily News, RFI, Times of India – Photos : Rahul Saharan/Facebook

 

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