Il aura fallu vingt minutes à la Commission d’enquête instituée contre Ameenah Gurib-Fakim pour entendre sir Hamid MoollanQueen’s Counsel (QC). L’un des doyens les plus respectés du barreau mauricien, sir Hamid a indiqué au juge Asraf Caunhye qu’il n’aurait jamais présidé la Commission d’enquête mise sur pied par l’ex-présidente de la République le 16 mars dernier si le Conseil des ministres n’avait pas donné son feu vert.

Sir Hamid a fait ressortir qu’il a décidé d’adresser une lettre au Premier ministre, Pravind Jugnauth, après que l’avoué Gilbert Noël l’ait contacté pour présider cette Commission d’enquête, au lieu de l’Attorney General.  D’autant qu’il avait a reçu une lettre de la présidence confirmant sa nomination. Le chef du gouvernement l’a alors informé qu’Ameenah Gurib-Fakim a enfreint l’article 64 de la Constitution.

A une question du juge, le ténor du barreau a expliqué qu’il n’aurait jamais accepté de présider cette Commission d’enquête sans l’aval du Cabinet. Il a aussi confirmé que son confrère, Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel (SC), était également de l’avis qu’une Commission d’enquête ne pouvait être instituée sans l’approbation du Conseil des ministres. 

L’avocat a également fait ressortir avoir échangé des «civilités» avec l’ex-présidente après avoir reçu un appel de Gilbert Noël quant à la lettre confirmant sa nomination, sans plus. Et qu’il n’a pas suivi les différents épisodes du bras de fer entre le Réduit et l’hôtel du gouvernement dans la presse. 

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