Le parti de gauche lance aujourd’hui une campagne internationale sur les Chagos. Il n’est pas seulement question de souveraineté ou du retour, certes nécessaire, des Chagossiens sur l’archipel, déclare Michel Chiffonne, de Rezistans ek Alternativ (ReA). C’est une campagne de longue haleine, dit-il, « pour la paix ».

« Nous ne voulons pas d’une base militaire sur notre territoire », soutient Michel Chiffonne. Outre d’être « dangereux » pour Maurice, dit-il, l’île de Diego Garcia est utilisée pour « causer des souffrances à d’autres peuples ».

La campagne démarrera d’abord dans la région avant de s’étendre au-delà.

Le parti de gauche soutient la démarche du Premier ministre de saisir les Nations unies, puis la Cour internationale de justice, sur les Chagos. Rezistans ek Alternativ dit aussi accueillir « favorablement » la proposition de Paul Bérenger d’un voyage médiatisé vers les Chagos.

On ne peut toutefois se contenter de déclarations d’intention, fait valoir le parti au papillon. Qu’il s’agisse de sir Anerood Jugnauth ou de Paul Bérenger, déclare Michel Chiffonne, les deux doivent agir.

Et de faire remarquer que les gouvernements qui se sont succédé ont tous « tergiversé » par rapport à l’archipel. L’utilisant comme « marchandise » dans le cadre de négociations commerciales. Tous les partis politiques, poursuit Michel Chiffonne, se sont trompés sur le dossier Chagos, certains ont « parfois manqué de courage », d’autres « inn vande ».

Abordant la réforme électorale, Kugan Parapen réitère la nécessité, pour l’Etat, « d’apporter des solutions adéquates » à l’institutionnalisation du communalisme à travers le Best Loser System.

La représentativité, notamment à travers la proportionnelle, est l’autre volet essentiel de la réforme, fait ressortir Kugan Parapen. Commentant les propos de sir Anerood Jugnauth sur un éventuel abandon de cette formule à Rodrigues en raison des risques d’instabilité, il estime qu’il ne faut pas pour autant l’écarter complètement. « La proportionnelle est inévitable, la réforme sans cela n’a pas de sens », affirme Parapen.

Le MSM et le PMSD sont « historiquement les plus réfractaires à la réforme électorale », souligne le jeune homme. Qui s’interroge, du coup : le comité ministériel présidé par Xavier Duval sur cette question sert-il de « delaying tactic » ? Il déplore également « l’opacité totale » sur les travaux de ce comité.

Le constitutional challenge de ReA sera entendu en Cour suprême le 3 novembre prochain. Le parti au papillon espère néanmoins que l’Etat n’attendra pas cette audience pour faire connaître sa position sur le Best Loser System, la représentativité féminine et la proportionnelle.

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