La répartition 30-30 des tickets entérinée, reste l’exercice délicat et laborieux du choix des candidats de l’alliance PTr-MMM. Ce sujet monopolisera une partie du tête-à-tête que Navin Ramgoolam et Paul Bérenger auront cet après-midi à 17h30, à Clarisse House. Peu avant le « get together » des dirigeants rouges et mauves prévu pour 18h30, ce soir, dans un hôtel d’Ebène.

Les deux leaders se seraient donné jusqu’au week-end prochain pour boucler l’exercice. En sachant que des changements sont courant jusqu’à quasiment la veille du nomination day. C’est ce qui s’était produit avec Motee Ramdass, candidat de l’alliance PTr-MMM en 1995. L’ancien élu mauve de Curepipe-Midlands (n17) avait ainsi appris aux petites heures du matin, presque à la veille du nomination day, qu’il allait être candidat dans la circonscription n17. Alors qu’il avait passé les derniers mois à labourer le terrain dans une autre circonscription.

Cette même surprise, Veda Baloomoody pourrait l’avoir, mais bien en avance. En effet, depuis quelques jours, des « meter choula » sont à l’œuvre pour exiger qu’il ne soit pas candidat dans sa circonscription de Grande-Rivière-Nord-Ouest-Port-Louis-Ouest (n1). Une pétition a même été circulée à cet effet. Les camarades de parti de Baloomoody admettent à contrecœur qu’il existe « un problème Veda » au n1. Pour le remplacer, les noms de Jean Claude Barbier, actuel député de la circonscription, et Dorine Chukowry, maire de Port-Louis, sont cités.

Toutefois, puisque Baloomoody demeure important dans le dispositif mauve, la hiérarchie du parti pourrait éventuellement décider de le déplacer dans la circonscription Souillac-Rivière-des-Anguilles (n13, où il avait été élu en 2000), Vacoas-Floréal (n16) ou à Moka-Quartier-Militaire (n8). Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour le candidat MMM qui devrait alors lui céder son ticket.

Ailleurs, et de bon cœur, le MMM s’apprête à accueillir un candidat rouge là où, traditionnellement, le parti a l’habitude d’aligner trois de ses candidats. C’est le cas au n1, dans le fief de Paul Bérenger à Stanley-Rose-Hill (no 19) et à Beau-Bassin-Petite-Rivière (n20). C’est cette dernière circonscription, où Rajesh Bhagwan s’est fait élire sans interruption depuis 1987, qui devrait accueillir un invité de marque rouge : Rama Sithanen.

Au Parti travailliste, l’équation à résoudre pour Navin Ramgoolam est tout aussi compliqué. Car il dispose aussi de circonscriptions où son parti prétend régner sans partage. C’est le cas, par exemple, pour son fief de Pamplemousses-Triolet (no 5), celui d’Anil Bachoo à Flacq-Bon-Accueil (n9) ou encore celui d’Arvin Boolell à Vieux-Grand-Port-Rose-Belle. Mais il a été entendu qu’aucune circonscription du pays ne sera intégralement rouge ou mauve.

Ainsi, si Ramgoolam conserve Devanand Rittoo à ses côtés, c’est Satish Faugoo, toujours assuré d’un ticket, qui devra conquérir un nouveau territoire électoral. Au no 9, le fait que Dhiraj Khamajeet s’entende comme larron en foire avec Anil Bachoo signifie qu’aucun autre prétendant travailliste ne pourra espérer lui ravir cette investiture.

Du côté des satellites du PTr, les choses se précisent aussi. Si la candidature d’Ashok Jugnauth sous la bannière rouge est acquise au n8, celle d’Eric Guimbeau semble définitivement compromise à Curepipe-Midlands (no 17). Le fait que le leader du MMSD ait ménagé le PTr depuis les élections municipales du 20 décembre 2012 ne jouera pas en sa faveur. Car c’est Michael Sik Yuen qui sera aligné au no 17 en compagnie de Satish Boolell et Steven Obeegadoo. Néanmoins, l’entourloupe consistant à se déclarer population générale ne sera pas de mise pour le ministre du Tourisme cette fois-ci. Il se portera, en effet, candidat comme membre de la communauté sino-mauricienne.

Si Sik Yuen peut dormir tranquille, c’est loin d’être le cas pour deux autres transfuges : Mireille Martin à Port-Louis-Nord-Montagne-Longue (n4) et Jim Seetaram à Montagne-Blanche-Grande-Rivière-Sud-Est (no 10). Dans cette circonscription, les dés sont jetés pour Seetaram et Rajesh Jeetah qui repartiront tous deux bredouilles de la distribution des tickets. Quand à Martin, s’il est certain qu’elle n’obtiendra pas une nouvelle investiture au no 4, il n’est pas exclu qu’elle échappe au couperet si Navin Ramgoolam décide de l’épargner au dernier moment. Ayant préalablement jaugé la présence d’autres candidats au même profil que Mireille Martin dans son équipe.

L’exercice du choix des candidats ne fait que commencer. Et comme pour les précédentes élections, il vaudra aux responsables politiques quelques nuits blanches et d’inévitables coups de chaud. Ils ont le temps de voir venir car aux dernières nouvelles, le Premier ministre pencherait plutôt pour des élections durant la période s’étalant entre mi-novembre et mi-décembre.

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