L’audition de Neerunjun Ramtohul s’est poursuivie ce 14 mars, en Cour intermédiaire. L’exercice, comme hier, se penche sur Goman Ltd, l’une des entreprises de Rakesh Gooljaury.

Ce sont surtout d’éventuelles dettes auprès de la Mauritius Revenue Authority (MRA) qui intéressent MGavin Glover, qui défend Navin Ramgoolam. Mais avant même que le Senior Counsel ait pu amorcer son contre-interrogatoire, la poursuite est intervenue.

Le Parquet a, en effet, argué que Neerunjun Ramtohul, cadre de Barclays Mauritius, ne pouvait divulguer des informations car il a une obligation de confidentialité sous la section 64 de la Banking Act. Sans ordonnance de divulgation de la Cour (disclosure order), son témoignage serait irrecevable, a déclaré le ministère public.

MGlover n’a pas caché son mécontentement devant cet argument, qui a généré une certaine tension, et que le Parquet a repris à plusieurs reprises durant le contre-interrogatoire de Gavin Glover.

Le Senior Counsel a relevé «l’approche protectrice» du bureau du Directeur des poursuites publiques vis-à-vis de ce témoin.

Le magistrat Raj Seebaluck, qui siège aux côtés de la magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus, a aussi interpellé la poursuite. Se demandant si elle était là pour «prosecute» ou pour défendre le témoin. Le magistrat a fini par trancher, arguant qu’il ne fallait pas anticiper sur les questions que pourrait poser Gavin Glover.

Le Senior Counsel a voulu savoir si Barclays Mauritius a reçu, en 2016, 2 attachment orders pour le compte de Goman Ltd liés à des impayés à la Mauritius Revenue Authority (MRA).

Passée l’objection du bureau du DPP, Neerunjun Ramtohul a indiqué que de 2015 à 2016, aucune communication n’avait été reçue de la MRA.

Rakesh Gooljaury fait-il l’objet d’un attachment order ? l’a interrogé Gavin Glover. Neerunjun Ramtohul a déclaré ne pouvoir confirmer cela, n’étant habilitant à répondre qu’à ce qui se rapporte à l’entreprise.

L’avocat a tout de même insisté pour savoir si dans le dossier d’entreprise figure un attachment order et des documents relatifs à des dettes de Goman Ltd à la MRA. Le témoin a indiqué ne pouvoir répondre.

Idem quand l’avocat de Ramgoolam lui a demandé le nombre de compagnies dont Rakesh Gooljaury est directeur, actionnaire et/ou signataire.

Neerunjun Ramtohul a toutefois précisé que Goman Ltd est placé sous receivership depuis le 24 mai 2016. L’avocat de Ramgoolam devait alors lui faire remarquer que la MRA a émis 2 attachment orders concernant Goman Ltd à la même date. Ce qu’a confirmé le Senior Business and Corporate Recoveries Manager.

Gavin Glover devait alors acculer le témoin. Arguant qu’un attachment order pouvait être considéré comme un document public et non comme des informations privilégiées, et qu’il n’est donc pas couvert par le devoir de confidentialité.

Ce à quoi Neerunjun Ramtohul a répliqué qu’il devait prendre avis auprès du conseil légal de Barclays Mauritius.

Gavin Glover ayant réservé son contre-interrogatoire, la séance a été suspendue durant deux heures. Le temps que le cadre s’exécute.

L’audience a repris à 13h30.

Ce procès, qui voit Navin Ramgoolam et deux ex-hauts gradés de la police poursuivis pour entente délictueuse, suscite l’intérêt du public. Pas une place assise de libre, des gens sont debout dans la salle d’audience.

Des dispositions ont été prises par rapport à tous les avocats concernés par ce procès. Soit une vingtaine. Les trois premières rangées leur sont réservées.

Photo d’archives

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