Les Anglais continuent de s’émouvoir de son sort. Mais il semble que Yashika Bageerathi n’a pas été tout à fait franche. C’est ce qu’a affirmé le Premier ministre aujourd’hui, au Parlement, en réponse à la Private Notice Question consacrée à la jeune Mauricienne extradée d’Angleterre.

Navin Ramgoolam dément les dires de la jeune fille qui affirmait à ITV, jeudi dernier, jour de son arrivée dans l’île, être seule et sans le soutien des autorités. Le Premier ministre, dans sa réponse au leader de l’opposition, indique que Yashika Bageerathi a décliné l’offre des autorités mauriciennes d’assurer sa sécurité. Elle a également refusé de faire une déclaration à la police venue l’interroger à sa descente d’avion, sur les allégations de violences qu’elle aurait subie de la part d’un proche.

Paul Bérenger a également voulu savoir si, comme l’a prétendu la jeune fille à la chaîne anglaise, un homme avait été arrêté dans cette affaire mais celle-ci a été classée sans suite. Navin Ramgoolam de répondre que Yashika Bageerathi a donné « une fausse déclaration ».

L’étudiante s’est fait déposer à l’hôtel Hennessy Park, où elle a résidé jeudi, avant de partir dans la journée de vendredi sans informer les autorités mauriciennes. Contacté par la police, poursuit le PM, Vinesh Bageerathi, père de Yashika, a dit ne pas savoir où se trouve sa fille et a refusé toute aide policière.

Le Haut-commissariat de Maurice à Londres a dépêché deux représentants pour rencontrer Yashika le 28 mars dernier, au moment de sa détention à Yarl’s Wood, pour vérifier que celle-ci se passait dans de bonnes conditions. Le Haut-commissaire, explique Navin Ramgoolam, fait ressortir que depuis son arrivée sur le sol britannique, en 2011, la jeune fille n’a jamais contacté le Haut-commissariat concernant des violences qu’elle aurait subies à Maurice.

Si le Premier ministre concède que cela a été une « décision dure » que de faire expulser Yashika Bageerathi à quelques semaines de ses examens, il insiste cependant : la cour britannique a tranché, et elle a estimé que l’étudiante n’a pas dit la vérité concernant les raisons qui l’empêcheraient de retourner à Maurice.

Pour financer ses dépenses légales, la jeune fille a bénéficié d’une « legal aid » aux frais des contribuables britanniques qui s’élève à 22 000 livres sterling. « De ce que je sais, a ajouté Navin Ramgoolam, elle a été très mal conseillée par ses avocats. »

A une question portant sur le rôle d’Air Mauritius, le Premier ministre a précisé que la compagnie d’aviation nationale est tenue, sous l’Immigration Act et l’Immigration and Asylum Act, de se conformer à l’injonction du Home Office britannique. La première fois, elle a décliné de prendre Yashika Bageerathi à bord de l’un de ses appareils car la compagnie n’était pas satisfaite des conditions de. Ce qui ne fut pas le cas la deuxième fois. Navin Ramgoolam souligne : Air Mauritius ne pouvait refuser car sa licence était en jeu.

A ce jour, a indiqué Navin Ramgoolam, la police mauricienne ne sait toujours pas où se trouve Yashika Bageerathi. Elle reste cependant en contact avec son père et des patrouilles régulières sont effectuées aux alentours du domicile familial, à Triolet.

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