La «fighter spirit» qui anime les cinq chefs qui représentent Maurice au World Chef Battlefield 2019 porte ses fruits. Leurs plats ont su séduire les palais du jury prestigieux lors de la première étape de ce concours culinaire, ce jeudi 4 avril en Malaisie. Ce qui augure bien pour le prochain round éliminatoire, prévu demain.

Vijranand Kallooa, Angelique Armoogum, Rajcoomar Sarvanandsingh, Pravesh Gokhoola et Ayushi Gooroochurn, dit Chef Yu, sont en lice contre des chefs professionnels de quinze pays d Asie. Ce concours culinaire en est à sa première édition.

«La première épreuve est dans la poche», s’est réjouie la cheffe Yu, encore tout excitée après une journée palpitante au Movenpick Hotel and Convention Centre Sepang, à Selangor. L’équipe mauricienne s’est mesurée durant deux heures trente au pays hôte ainsi qu’à des concurrents qu’elle redoutait : le Singapour et la Corée du Sud, qu’elle redoutait. Les 180 minutes n’étaient pas de trop : il fallait concocter neuf entrées, plats et desserts. Mais avant tout, proposer au jury composé de huit noms prestigieux de la gastronomie présidé par Otto Weiber (surnommé le parrain de la cuisine au Singapour) le menu défini durant le premier quart d’heure, consacré au brainstorming.

Dans le panier proposé, Maurice a choisi de travailler le saumon frais en entrée, le bœuf en plat principal ainsi que le coco et l’ananas au dessert. «On apporte notre touche mauricienne» qui semble faire la différence, explique cheffe Yu. «On n’a pas fait de grandes erreurs, d’après ce que les juges nous ont dit», poursuit-elle. Mais surtout, «après aujourd’hui, on voit qu’on est à niveau avec le Singapour et la Corée du Sud». Cheffe Yu va plus loin : «Dans notre groupe, on pense être les meilleurs.»

La gestion du temps a été un critère déterminant lors de cette première épreuve et n’a pas posé de problèmes aux Mauriciens. Qui attendent, par conséquent la deuxième prévue demain. Le jury a aussi considéré, lors de cette épreuve sous pression, la technique et le goût, qui comptent pour la moitié des points, la gestion des produits, l’hygiène de même que la présentation. Un membre du jury étant assigné à chacune des stations de cuisson installées, elles-mêmes dotées d’une caméra pour suivre le moindre geste des chefs de tous horizons.

«Nos plats, goûteux, se démarquent du lot avec nos présentations minimalistes et le soin apporté aux détails, dit cheffe Yu. On est vraiment très contents de ce qu’on a sorti.»

L’équipe mauricienne compte poursuivre la stratégie adoptée pour cette première épreuve. Des discussions en amont pour tenter d’anticiper sur les produits qui seront proposés, les cuissons, les techniques… Et maintenir la «fighter spirit» qui anime chacun d’eux. Les précieux conseils du président de la Mauritius Chefs Association, Mooroogun Coopen, l’ont aidée ainsi que ses confrères à gérer le stress, éviter certaines erreurs et ne pas se laisser impressionner par les autres nations. Dont certaines ont ramené des équipements spécialisés à l’instar du robot Pacojet, pour réaliser glaces et sorbets. «Les résultats sont là, dans ce qu’on a fait, que ce soit en termes de technique ou de présentation», fait ressortir la cheffe de 29 ans.

Motivés, ses confrères et elle ont, malgré la fatigue, passé l’après-midi à observer et jauger les autres équipes aux fourneaux. C’est que la deuxième étape, prévue ce vendredi 5 avril, sera tout aussi intense. Le moral est là. «On est très confiants. On espère aller en demi-finale ‘and we are working for it’», assure la cheffe Yu. Pour qui «c’est une bonne équipe, une vraie ‘team Maurice’».

La demi-finale, qui aura lieu le lendemain, réunira quatre équipes sur les 16 de départ. Avant la grande finale le dimanche 7 avril. A la clé : le titre de «Champion of the Masters» et 12 000 dollars.

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