[Vidéo] Vyapoory à l’Onu : Le Royaume-Uni devrait cesser d’administrer les Chagos «d’ici le 22 novembre»

Le Royaume-Uni doit reconnaître la souveraineté de Maurice sur les Chagos. Barlen Vyapoory a réaffirmé ce point lors de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le vendredi 27 septembre. S’adressant aux divers chefs d’Etat et de gouvernement présents, le président de la République par intérim a rappelé que la résolution votée par les Etats membres en mai dernier est assortie d’une date butoir.

«Etant donné son attachement à l’Etat de droit et son respect pour la Cour internationale de justice ainsi que les Nations unies, nous nous attendons à ce que le Royaume-Uni donne suite aux conclusions de l’avis consultatif en cessant son administration [des Chagos] d’ici le 22 novembre», a déclaré Barlen Vyapoory aux délégués.

Les Etats membres se sont prononcés en majorité en faveur de la résolution présentée par Maurice en mai dernier. Ce vote «donne effet» à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice de La Haye, a soutenu le chef d’Etat mauricien, qui a déterminé que l’excision des Chagos au moment de l’indépendance de notre pays et son administration par les Britanniques sont «illégales».

Un rapport du secrétaire général de l’Assemblée générale des Nations unies sur la mise en œuvre de de cette résolution est aussi attendu.

Londres maintient que des discussions bilatérales auraient été plus judicieuses sur le dossier Chagos. Et que l’archipel est essentiel pour assurer la sécurité dans notre partie du monde à cause de la base militaire américaine sur l’île de Diego Garcia.
Port-Louis compte sur le soutien renouvelé des Etats membres, a indiqué le président de la République par intérim, afin que «notre processus de décolonisation soit complet» et que «les citoyens mauriciens, en particulier ceux d’ascendance chagossienne», puissent s’installer sur l’archipel.

Evoquant le dossier Tromelin, Vyapoory a déclaré que Maurice souhaite «un règlement rapide» de la question de souveraineté avec la France, qui la revendique également.

Morceaux choisis

A la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le président de la République p.i. a aussi abordé l’urgence climatique, la sécurité maritime et la piraterie, la sauvegarde des océans ou encore le conflit israélo-palestinien. Les points principaux de son discours.

• Les démonstrations des jeunes à travers le monde la semaine dernière appelant, comme la jeune Greta Thunberg, à l’action immédiate «ne peuvent tomber dans l’oreille de sourds».
• Les soutiens financiers doivent être «considérablement augmentés» si l’on veut maintenir le réchauffement climatique à 1,5°C et respecter l’accord de Paris.
• Maurice fait des efforts en vue de mettre en place un système de transport à faible émission de carbone. La mise en opération prochaine du métro léger («light rail system») y participe, tout comme une «massive greening campaign» en vue d’«augmenter nos puits de carbone» ainsi que la volonté affichée de«doubler les énergies renouvelables» dans son mix énergétique d’ici 2030
• Pour protéger les océans, Maurice est «déterminé» à faire sa part, entre autres, en bannissant les plastiques, appliquant des politiques de pêche durables.
• «Notre continent, l’Afrique, a fait de nombreuses avancées en termes de gouvernance, paix et sécurité, des pré-requis pour un développement durable. (…) ‘A peaceful and secure Africa is fundamental to a peaceful and secure world.’»
• L’entrée en vigueur, en juillet, de l’accord de libre-échange sur le plan continental est un «pas majeur» pour concrétiser la vision d’une «Afrique intégrée, centrée sur les populations et prospère», a affirmé Barlen Vyapoory, en appelant à la résolution des conflits.
• Le conflit israélo-palestinien. «Le processus de paix est dans une impasse agonisante» tandis que les perspectives quant aux «aspirations légitimes» des Palestiniens de retrouver leur souveraineté et le statut d’Etat «s’éloignent de plus en plus». D’autant qu’Israël étend son occupation du territoire palestinien, a souligné Vyapoory. «La solution à deux Etats» est la meilleure issue à ce conflit, pour Port-Louis.