Il n’y a pas lieu d’être «alarmiste», a insisté Kailesh Jagutpal face à Arvin Boolell. Certes, Maurice est au rang des pays les plus vulnérables au coronavirus originaire de Wuhan, a reconnu le ministre de la Santé. Toutefois, toutes les mesures sont prises pour prévenir les risques de contamination, a-t-il encore assuré lors de la Private Notice Question de ce lundi 3 février.

Pour sa première intervention au Parlement en tant que leader de l’opposition, Arvin Boolell s’est intéressé au protocole sanitaire mis en place par les autorités mauriciennes. Des mesures qu’il juge insuffisantes et qui, pour certaines, ont trop tardé, selon le chef de file du Parti travailliste au Parlement.

Le leader de l’opposition s’est ainsi insurgé qu’aucune mesure de surveillance n’ait été mise en place bien avant les célébrations de la fête du printemps, le mois dernier. S’étonnant que le protocole de sécurité au port et à l’aéroport n’ait été renforcé qu’autour du 20 janvier.

L’absence de tenue de protection pour le personnel au sol de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam mais aussi le staff médical et paramédical a également interpellé Boolell. Il a d’ailleurs raillé le ministre de la Santé car celui-ci s’est rendu à l’aéroport de Plaisance la semaine dernière pour «prendre la température» des passagers du dernier vol d’Air Mauritius en provenance de Shanghai en «costume Pierre Cardin».

«Le leader de l’opposition est médecin. Il devrait savoir quelle est la période d’incubation, qui est de 14 jours (…) Il devrait être au courant des protocoles», a rétorqué Kailesh Jagutpal, lui aussi médecin. Le coronavirus de Wuhan est une question de santé publique et non «politique», a insisté le ministre. En mettant en garde Boolell et l’opposition contre «le virus de la démagogie».

«Nous sommes le premier pays à mettre en place des mesures de quarantaine depuis le 21 janvier», a-t-il encore précisé. Les tenues de protection ne sont pas requises, le virus se transmettant comme la grippe, a expliqué Jagutpal. «A l’aéroport, la seule protection requise est un masque.»

Le ministère dispose d’un stock de quelque 5 000, selon le ministre. Du reste, les procédures d’appel d’offres ont été effectuées afin d’en acheter 4 000 de plus, dit-il.

Les services sanitaires assurent le suivi auprès des passagers débarqués à Maurice le lendemain de leur arrivée, puis au quatrième, au huitième et au douzième jour.

Le virus 2019-nCoV se transmettant par voie aérienne, Arvin Boolell a blâmé le gouvernement car aucun hôpital du pays, pas même celui de Souillac, ne comprend de salle d’isolement dotée d’un système de ventilation à pression négative («negative pressure room»). Jagutpal l’a de nouveau pris à défaut : «Même la Chine et l’Inde n’en ont pas (…) La surveillance [à Maurice] est effectuée parfaitement.»

Maurice a de l’expérience dans la gestion d’épidémie de portée internationale. «Ce n’est pas la première fois. [Il y a eu] l’Ebola, la dengue. Le pays est préparé», a rassuré Jagutpal face aux critiques d’Arvin Boolell à l’effet que le gouvernement a mal géré la situation jusqu’ici. Et que ce dernier «n’a pas été à la hauteur des attentes de la population».

 

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