6 959 personnes vivent avec le VIH à Maurice. 5241 sont des hommes et le reste, des femmes. Environ 700 personnes infectées ne suivent aucun traitement. A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le VIH-sida, ce 1er décembre, Anwar Husnoo annonce un plan d’action, qui est en cours de finalisation.

Ce plan veut accélérer la mise en œuvre de mesures pour atteindre, d’ici 2020, les objectifs 90-90-90 fixés par l’Onusida. Le ministre de la Santé fait ressortir que la stigmatisation et la peur du dépistage sont les principaux obstacles dans ce combat.

Pour une meilleure accessibilité, des caravanes de dépistage et de sensibilisation seront déployés, dans les jours qui viennent, à travers l’île. Il y a un réel besoin d’éduquer la population mauricienne, selon le ministre, mais aussi d’aller vers les gens pour qu’ils se fassent dépister. D’où cette opération «Test & Treat».

Quelque 700 personnes séropositives, selon le ministère de la Santé, ne se font pas traitées. «Ces gens sont dans le déni ou craignent la stigmatisation», souligne le Dr Mungala Devi Soyjaudah, de l’AIDS Unit du ministère.

Le ministre a également annoncé que Maurice recevra bientôt la validation de l’OMS quant à l’élimination de transmission mère-enfant du VIH. L’incidence de transmission actuelle étant très faible, soit de 0.8%. Husnoo donnait, ce matin, le coup d’envoi d’un atelier de travail à l’initiative du ministère à l’hôtel Gold Crest, à Quatre-Bornes.

De son côté, Nicolas Ritter n’est pas «satisfait» des chiffres sur les nouvelles contaminations. «Des nouveaux cas» de trop, selon le directeur de PILS. Mais il estime que plus de collaboration entre les organisations non gouvernementales et le ministère pourra améliorer la situation. D’ailleurs. PILS travaille également sur des nouveaux projets qui viennent «complémenter» le travail du ministère.

Nicolas Ritter mise surtout sur l’accompagnement dans le processus de soin, car ainsi les personnes infectées par le virus pourront recevoir les traitements dont ils ont besoin. Il met également l’accent sur le contrat de confidentialité entre l’ONG et les patients qui ont recours à ses services. Certains faisant partie de populations vulnérables, à l’instar de toxicomanes chez qui le taux de transmission du virus est plus élevé.

Le ministère compte introduire bientôt un nouveau protocole de trithérapie. Ces médicaments, qui permettent aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH) d’être en meilleure santé, «sont plus efficaces et comportent moins d’effets secondaires», explique le Dr Soyjaudah.

Invitée à l’atelier, Christine Umutoni, Resident Coordinator du Programme des Nations unies pour le développement, a exposé la situation globale. Entre 2000 et 2016, les nouvelles infections ont reculé de 39%, le nombre de morts d’un tiers, selon l’Organisation mondiale de la santé. En Afrique sub-saharienne, le nombre de décès liés au virus est en baisse : 42% de moins en 2016 comparé à 2010). La région africaine reste cependant celle qui est la plus touchée par le VIH. 25,6 millions de PVVIH y ont été recensées en 2016. Sans compter environ deux tiers des nouvelles infections.

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