L’Association socioculturelle Rastafari (ASF) refuse tout compromis avec Case Noyale Ltée. C’était ce lundi 10 juin en Cour suprême. Les rastas revendiquent un lopin de terre au Triangle de Chamarel. Leur lieu de culte, dit Tabernacle, s’y trouve. Pour l’entreprise, les rastas n’ayant aucun document prouvant la légitimité de leurs réclamations, ils occupent cette parcelle illégalement. «Notre histoire est orale», insiste José Rose, porte-parole de l’ASF.

Les rastas font de la résistance à travers l’appel de la décision du juge David Chan Kan Cheong. Celui-ci avait donné gain de cause à Case Noyale Ltée en mars 2018, celle-ci étant reconnue comme propriétaire du terrain.

Les juges Nirmala Devat et Shameem Hamuth-Laulloo ont souligné, ce 10 juin, qu’ils «ne sont pas convaincus que la conclusion était erronée».

Elles ont proposé aux deux partis de trouver un accord à l’amiable pour un lopin de terre à Chamarel où les rastafaris pourront pratiquer leur Nyabinghi et autres rites. Une proposition immédiatement refusé par José Rose.

Pour le porte-parole de l’ASF, l’Etat doit reconnaître les droits des descendants d’esclaves. Ses ancêtres vivaient sur ces terres depuis des centaines d’années, dit-il, les rastas y pratiquent leur religion depuis les années 70 et l’ASF y est représentée depuis 1999, année de son enregistrement. La justice doit tenir compte de ces trois points, avance José Rose.

Les juges disent que l’appel en Cour doit se baser sur les mêmes arguments que lors du premier jugement. Les rastas affirment que le Triangle de Chamarel leur appartient depuis plus de 450 ans. David Chan Kan Cheong avait jugé ces allégations infondées puisque cela remonterait alors à une date précédant l’arrivée des colons français et que l’ASF a été enregistrée en 1999.

Selon Case Noyale Ltée, représentée par Patrice Doger de Spéville et Angélique Desvaux, les faits doivent être prouvés sur papier.

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