L’objectif national : que la moitié des fruits et légumes locaux soit bio d’ici 2020. A écouter Mahen Seeruttun, cependant, on comprend qu’on est bien loin du compte. La récolte est, en effet, de 1 800 à 2 000 tonnes sur les 100 000 à 110 000 tonnes produits chaque année. Soit quelque 2%.

«La résistance au changement» est une «contrainte majeure», a concédé le ministre de l’Agro-industrie à l’Assemblée nationale, le mardi 23 octobre. Car malgré les campagnes d’information et les plans d’aide mis en place, seuls 100 des quelque 4 000 planteurs de l’île ont fait la transition vers le bio.

Seeruttun pointe du doigt notamment le «temps» : la conversion d’une ferme demande trois ans environ, la durée requise pour nettoyer les pesticides des sols. Il y a aussi des «mythes» tenaces dans l’esprit des planteurs réticents, à savoir des rendements moindres et des coûts plus élevés sans l’apport d’engrais et autres additifs chimiques, sur lesquels nos agriculteurs s’appuient lourdement.

Il n’empêche : le ministre demeure «optimiste». «Le changement s’opère mais graduellement», dit Seeruttun. En citant les 73 planteurs certifiés MauriGAP, corrigeant au passage le député Ezra Jhuboo qui en dénombrait 8. Ils sont 28 exploitants à avoir souscrit à l’Organic Farming Scheme. Sans compter les 10 plantations dédiées à Britannia. Ou encore les 20 fermes bio sur 20 hectares que vise le programme d’Expansion en maraîchage biologique avec expertise régionale océan Indien (EMBEROI) que mène Vélo vert avec le soutien, entre autres, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD français), de la Chambre d’agriculture et du Food and Agriculture Research and Extension Institute.

Photo d’illustration : Des étals au marché de Flacq.

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