Les droits des enfants en conflit avec la loi doivent aussi être respectés. C’est le plaidoyer que fait Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children. Elle a tenu à livrer les grandes lignes d’un rapport que prépare son bureau sur les Rehabilitation Youth Centers (RYC) et Correctional Youth Center (CYC) du pays.

Le constat est sans appel : les conditions de vie des mineurs y sont « déplorables », leurs droits à l’éducation bafoués, il y a surpopulation… Comment réhabiliter ces jeunes, s’interroge Rita Venkatasawmy, quand l’environnement où ils se trouvent 24h sur 24 ne s’y prête pas mais, au contraire, favorise la violence.

L’Ombudsperson for Children, en poste depuis le 8 décembre, ne chôme pas. Et c’est essentiellement « sur le terrain » qu’elle a été depuis quatre mois, notamment pour cette enquête.

L’un des nœuds du problème, dit-elle, est la section 18 de la Juvenile Offenders Act, qui se rapporte au « child beyond control ». Un terme qui englobe « tout et rien » mais sert de prétexte aux parents ainsi qu’à des responsables de shelters sous la responsabilité de la Child Development Unit pour faire placer dans ces centres des enfants et des adolescents dont eux ne savent que faire.

Or, souligne Rita Venkatasawmy, ces enfants nécessitent un autre type de prise en charge. « Ils n’ont commis aucun délit », fait-elle ressortir. Ceux ayant enfreint la loi devraient également être traités autrement, poursuit-elle, afin de pouvoir par la suite réintégrer la société. Et tous doivent être scolarisés.

Si, jusqu’à il y a quelques années, les mineurs pouvaient fréquenter des établissements scolaires, ce n’est plus le cas « depuis 2014 » suite à un avis du State Law Office, précise notre interlocutrice.

Ainsi, l’Ombudsperson préconise la mise en place d’« unités thérapeutiques » plus petites, plus à même de gérer les mineurs, qu’ils soient en conflit avec la loi ou non. Elle réclame aussi, et urgemment, l’abrogation de la section 18 de la Juvenile Offenders Act, qui est d’ailleurs réclamée par les experts des Nations unies depuis 1996. Des recommandations, note Rita Venkatasawmy, similaires à celles de Denis Vellien dans son rapport sur les shelters.

La formation du personnel des RYC et CYC est un autre point essentiel sur lequel insiste Rita Venkatasawmy. Le ministère de la Sécurite sociale, qui a la responsabilité de ces centres de détention, y travaille, confie-t-elle. Elle recommande par ailleurs la mise sur pied de groupes de parole pour les employés.

Le Conseil des ministres a, par ailleurs, pris note aujourd’hui du Rehabilitation Youth Centre Strategic Plan 2015-2025 – A Therapeutic Approach, préparé avec le soutien de William Cullen, consultant de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Le rapport vise à la réintégration des mineurs au sein de leurs familles et de la société.

William Cullen avait aussi été sollicité par l’Etat pour élaborer un plan d’action sur dix ans pour les services pénitentiaires.

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