Moins de répression, une révision du mode de financement et une approche plus humaine dans la lutte contre la drogue et le VIH. Les associations mauriciennes engagées dans la réduction des risques sont confortés dans leurs axes de plaidoyer après avoir assisté à une conférence internationale sur le sujet, à Montréal.

Des représentants du Collectif Urgence Toxida (CUT), de Pils, de Leadership and Empowerment for Action and Development (LEAD) et d’Aides, infos, liberté, espoir et solidarité (AILES) se sont rendus à la 25Conférence internationale sur la réduction des risques, qui s’est tenue à Montréal, en mai dernier.

Parmi les divers ateliers, certains ont porté sur la réduction des risques en prison, la distribution de la méthadone, le financement des programmes et la dépénalisation.

Pour Nicolas Manbode de CUT, Nathalie Rose de Pils et Danny Philippe de LEAD, les bonnes pratiques prévalant à l’étranger sont applicables à Maurice.

Nicolas Manbode estime qu’il faut se pencher sur la situation dans les prisons où des drogues circulent et des détenus sont séropositifs ou atteints d’hépatite C. Il faudrait une réunion des différents stakeholders, avant de pouvoir faire des recommendations à l’Etat.

Nathalie Rose tire, pour sa part, la sonnette d’alarme sur le financement des programmes de réduction des risques (méthadone et échange de seringues) à Maurice, soutenus jusqu’ici par le Fonds mondial de lutte contre le sida. Or, ce financement prend fin en 2022 et la situation des associations qui dépendent du Corporate Social Responsibility est précaire depuis les changements intervenus à celui-ci.

Danny Philippe souligne, de son côté, que la dépénalisation du cannabis a fait ses preuves au Portugal. Et que Maurice, avec l’usage d’héroïne, fait face aux mêmes problèmes que d’autres pays avec les opiacés.

La 25Conférence internationale sur la réduction des risques a vu la participation d’un milliers de participants de 70 pays : des experts de la réduction des risques et du domaine médical mais aussi des usagers de la drogue. La Conférence intervient à un moment charnière pour le Canada, qui compte légaliser le cannabis récréatif d’ici juillet 2018 mais fait face dans le même temps à une flambée de surdoses mortelles aux opiacés.

Photo : Nicolas Manbode du Collectif Urgence Toxida, Nicolas Marie d’AILES, Danny Philippe de LEAD, Cindy Trevedy d’Ailes et Nathalie Rose de Pils

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