Début de séance plutôt houleuse. Xavier Duval est sorti de ses gonds, Leela Devi Dookun-Luchoomun  ne s’est pas démontée. Ni le leader de l’opposition ni la ministre de l’Education n’ont lâché du lest, s’affrontant vivement sur l’université de Technologie et ce qu’en dit le rapport d’audit rendu public le 1er juin.

S’appuyant sur les critiques du rapport d’audit sur la gestion, Xavier Duval a brossé un sombre tableau de la situation sur le campus de La Tour Koenig. Listant les faiblesses et manquements relevés par le panel d’experts, les «actes d’intimidation» de la directrice générale envers le personnel durant l’exercice d’audit et le fait qu’elle a tenté de faire capoter celui-ci, le moral «au plus bas» du personnel, «l’érosion de la culture de qualité» à l’UTM ou encore le nombre d’étudiants en baisse année après années.

«Le moins que la ministre aurait pu faire, c’est ne pas défendre des ‘political cronies’» mais plutôt les quelque 3 000 étudiants, «ces pauvres enfants» qui fréquentent l’établissement, a ragé Duval. Celui-ci a eu bien du mal à se contenir, s’énervant des réponses de Dookun, parfois alors qu’il était en position assise. Et affirmant même que la ministre, au vu de sa position aujourd’hui «ne l’a pas lu» (en parlant du rapport), «peut-être que quelqu’un l’a lu pour elle».

Un «trio infernal fait la pluie et le beau temps» à l’UTM, soutient Duval. Un trio qui «a tellement de pouvoir» sur la ministre et l’UTM, a-t-il renchéri, que celle-ci ne voit pas ce qui ne va pas.

Dookun-Luchoomun ne s’est pas laissé faire. Opposant aux critiques les nombreux points positifs soulevés par le panel d’auditeurs. Seetulsingh-Goorah a voulu nuire à l’exercice d’audit ? Le panel la remercie pourtant pour avoir été «extrêmement coopérative». Le Board of Governors n’est pas encore en présence du rapport d’audit ? Il est d’usage que la direction travaille d’abord sur les mesures en vue de la mise en œuvre des recommandations du document, répond Dookun du tac-au-tac.

C’est ce qui explique d’ailleurs, dit-elle, que la réunion du board requise pour le 19 juin par le chairman a été renvoyée. Le leader du PMSD avait, lui, évoqué les difficultés rencontrées avec l’Acting Registrar, également secrétaire du Board of Governors. Le dernier en date : celui-ci n’a pas inscrit de réunion de cette instance pour le 19 juin, ainsi que l’avait demandé le chairman. Le Dr Bahorun a, ce matin, demandé à ce que des sanctions soient prises, soutient Duval.

«Je ne dis pas que tout va bien», a soutenu la ministre de l’Education. Mais, a-t-elle poursuivi, l’UTM est une jeune université, «il faut lui donner du temps». Prenant la défense, une fois encore, de Sharmila Seetulsingh-Goorah, Dookun estime qu’on ne peut continuer avec les «attaques personnelles» rien que parce que «vous tenez rancune à une personne», s’est emportée Dookun face à Duval.

Duval se dit «dégoûté» ? «Vous avez la mémoire courte», lui a balancé la ministre. C’est l’UTM qui a «sauvé» les ex-étudiants du Dr D.Y. Patil Medical College et proposé une solution à ceux qui avaient fréquenté l’EIILM University, a enchaîné Dookun. Deux situations héritées du régime PTr-PMSD.

Du reste, certains officiers de l’UTM faisaient obstruction à la bonne marche du travail. Ils doivent faire face à un comité disciplinaire, a annoncé Dookun. Car «quand il y a inaction, il doit y avoir réaction disciplinaire».

Une fois n’est pas coutume : la Private Notice Question a pris presque une heure. Dont trente minutes tout net dévolues à la réponse écrite de la ministre de l’Education. Les nombreuses protestations de Duval et les requêtes de la Speaker pour abréger n’y changeant pas grand-chose, Maya Hanoomanjee a finalement dû intervenir pour mettre un terme à la lecture à haute voix de Dookun.

PNQ: Dookun’s written answer on the Audit Report on University of Technology by ION News on Scribd

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