« Aucun commentaire. » S’il a posé pour les journalistes à son arrivée en Cour suprême ce matin, à la pause déjeuner, Pravind Jugnauth n’avait cependant rien à déclarer. Pour ce deuxième jour d’audience, le leader du MSM est apparu détendu, souriant, serein.

A l’ouverture de l’audience, ce matin, Rashid Ahmine a repris son argumentation. S’attardant sur les similitudes entre les diverses législations à travers le monde – notamment aux Etats-Unis et en France –, sur la question du conflit d’intérêts, qu’il soit direct ou indirect, et d’« absolute prohibition ». Comme dans le cas de Mississipi Valley Generation Co.

Si les formulations sont différentes, les principes qui les sous-tendent sont toutefois les mêmes, a fait valoir le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques. Et si certaines clauses sont « broad », c’est pour pouvoir couvrir un plus vaste champ d’« actes ». Il en va de même pour la section 13(2) de la Prevention of Corruption Act, a avancé Rashid Ahmine, sur la question de « personal interest ».

L’intérêt de la sœur de Pravind Jugnauth dans la clinique Medpoint était-il suffisant pour influencer ce dernier ? Oui, estime le représentant du bureau du DPP. Son « approval » pouvait « influencer » la situation économique et financière de la clinique, a expliqué Ahmine. Il aurait pu refuser pour diverses raisons. « When you are a public official, you are disqualified to take part in any proceedings to approve », a-t-il encore rappelé. « There is a fine line whivh cannot be crossed. »

Que la decision relève du ministère des Finances ou de la Santé, Pravind Jugnauth a été appelé à se prononcer. Et il a approuvé la requête. Ce qu’il n’aurait pas dû faire si l’on s’en tient à une « interprétation exacte » de la loi, a dit Rashid Ahmine.

Revenant sur la question de la responsabilité dans le « decision making process », Me Ahmine s’est référé aux dépositions de deux témoins. Celle de Cholakumar Ramchurn, qui était Senior Analyst au ministère des Finances. Interrogé sur la raison pour laquelle le mémo avait été envoyé à Pravind Jugnauth, alors ministre des Finances, il avait répondu : « he decides ». Etait-ce une étape importante ? avait-on demandé à Premhans Jhugroo. « It’s crucial », avait répondu l’ex-Supervising Officer du ministère de la Santé. Ce qui vient démontrer, pour Rashid Ahmine, que ce n’est pas qu’une simple « mesure administrative », les employés des Finances avançant même qu’elle est « cruciale ».

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