La gratuité des études supérieures de premier cycle est en ligne avec la philosophie du gouvernement de soulager les parents d’un poids financier mais aussi de promouvoir les études supérieures, note Rima Beesoo. La jeune femme estime cependant que les doctorants à plein temps, dont elle fait partie, auraient aussi pu bénéficier d’un soutien financier. Car ne travaillant pas.

Cette catégorie d’étudiants, explique-t-elle, contribue à la recherche, considérée comme «le poumon de l’université» mais aussi l’un des moteurs de l’économie d’un pays. Maurice comprend des chercheurs de calibre qui manquent toutefois de moyens, de plateformes et d’incitations, poursuit la boursière de L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science – Afrique.

Une réforme de l’éducation supérieure serait la bienvenue, estime Rima Beesoo. Des changements qui, outre la recherche, doivent mettre l’accent sur des formations de meilleure qualité et un investissement continu.

Autre facteur à ne pas négliger : l’employabilité des jeunes qui aurait dû être garantie. Or, beaucoup de diplômés sont sans emploi.

Après l’annonce de cette mesure par le Premier ministre Pravind Jugnauth, le 1er janvier, la ministre de l’Education Leela Devi Dookun-Luchoomun a apporté des précisions, la semaine dernière. Notamment sur le coût et le fait que les frais administratifs sont maintenus.

Rima Beesoo est doctorante à l’université de Maurice, avec le soutien du Programme national de la Chaire de recherche et d’innovation du Conseil de la recherche de Maurice. Lauréate du Prix «For Women in Science Africa» L’Oréal-UNESCO en décembre dernier, ses recherches portent sur les propriétés de composés naturels provenant d’animaux invertébrés marins vivant dans les eaux mauriciennes. Ils pourraient servir dans la composition de nouveaux anticancéreux et antimicrobiens.

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