Sur quels critères se base Lakaz Cascavelle pour décider du droit d’admission à ces soirées ? C’est la question que se pose Mylene Lecoq-Bamboche, refoulée dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 décembre. Et l’Association Créole Debout, qu’elle a sollicitée. Car à en croire la cliente éconduite, les raisons avancées pour lui refuser l’accès ainsi qu’à son époux, ce soir-là, ne tiennent pas la route. Le couple, avance-t-elle, a été victime de discrimination en raison de son appartenance ethnique.

L’association a tenu, ce mercredi 30 décembre, une manifestation pacifique devant ce restaurant prisé de l’Ouest, et déposé une copie de la plainte faite par la jeune femme à l’Equal Opportunities Commission.

Lakaz Cascavelle a indiqué, en réponse à une « review » sur Facebook, que l’entrée lui a sans doute été refusée pour l’une des raisons suivantes : le restaurant était rempli ; le code vestimentaire n’a pas été respecté par une ou plusieurs personnes l’accompagnant ; elle était avec un groupe d’hommes – le restaurant explique sur sa page Facebook avoir un « couples only policy » au-delà de 23h – ; elle est arrivée après 2h.

Des raisons que notre interlocutrice balaie d’un revers de main. Arguant que sa tenue et celle de son époux étaient correctes, qu’ils sont venus en couple, vers minuit. Le videur à l’entrée leur a, par contre, dit que le restaurant était rempli. Mylene Lecoq-Bamboche et son époux décident donc de patienter, espérant pouvoir accéder à Lakaz Cascavelle suivant le départ de quelques clients. Certains sont sortis mais le couple s’est encore vu refuser l’entrée. Et a eu la déconvenue de voir entrer devant eux « un groupe de personnes au teint clair », pourtant arrivés bien après eux.

Pour ce couple qui se sent lésé et le président de l’Association Créole Debout, il est ici question de discrimination basée sur la couleur de peau. Un problème de « délit de faciès » qui concerne également d’autres boîtes de nuit de l’île, estime Olivier Précieux. Et sur lequel il invite l’Attorney General à se pencher.

Joint au téléphone, le manager de Lakaz Cascavelle indique s’être « déjà expliqué avec la personne concernée » [NdlR : le président de l’Association Créole Debout]. Sans vouloir toutefois s’étendre sur les allégations formulées à l’encontre de ce restaurant. « On a notre version, on a les caméras qui filment, a déclaré Jeannot Thomas, on a tout ce qu’il faut, on ne va pas tergiverser sur ce qui est arrivé. » S’il estime que le groupe de personnes qui s’est déplacé ce matin a « voulu avancer certains propos complètement indécents », il maintient toutefois que cela a été réglé. « On a eu un problème avec une personne, on a réglé le problème avec la personne. »

Lire la réaction de Nicolas Jean Pierre, propriétaire de Lakaz Cascavelle, ici.

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