Le montant de la compensation salariale aurait dû être plus élevé, estiment les syndicalistes du secteur privé. De Reeaz Chuttoo à Ashok Subron en passant par Ivor Tan Yan et Jane Ragoo, tous se disent déçus des Rs 150 accordées, mais aussi par l’attitude du ministre et du gouvernement.

Une décision « finale », a confirmé Vishnu Lutchmeenaraidoo, puisqu’avalisée par le Conseil des ministres. Et motivée par la nécessité de ne pas mettre en péril le développement économique et la création d’emploi tout en apportant un « soulagement nécessaire à la population », a expliqué le ministre des Finances.

« Lot ale, lot vini, zot tou parey », avancent Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo – qui a effectué un walk-out durant la réunion qui s’est tenue au Sir Harilall Vaghjee Hall, à Port-Louis. La présidente de la Confédération des travailleurs du secteur privé est sortie en larmes de la salle. « Mo onte ! », a-t-elle lâché un peu plus tard, désemparée pour ces familles aux salaires très bas.

Le secrétaire général de la Confédération des travailleurs du secteur privé va plus loin : « Ils ont pris de l’argent avec le secteur privé pour financer la campagne électorale, soutient Chuttoo, ils doivent aujourd’hui jurer allégeance. » Et de promettre un grand rassemblement contre le gouvernement pour début 2016. « Nous mènerons campagne contre ce gouvernement », qui n’est plus pour le peuple, poursuit Chuttoo.

Ashok Subron espérait, pour sa part, que le quantum de la compensation soit d’au moins Rs 300. Pour être en ligne avec les Rs 600 accordées au lendemain des élections alors que le taux d’inflation était à 3,2%. Il a également voulu savoir si la question du salaire minimal était toujours d’actualité. Effectivement, lui a répondu le ministre des Finances. « Un ‘Draft Bill’ est déjà prêt », a-t-il annoncé.

Pour Raj Makoond, directeur exécutif du Joint Economic Council, « la question de la compensation n’aurait pas dû se poser » avec un taux d’inflation de 1,3%. Il note toutefois avec intérêt un principe énoncé par Lutchmeenaraidoo, à savoir que le rapport du PRB pour le secteur public prendra en compte le montant de la compensation. Il estime que le même principe devrait s’appliquer lors des collective bargainings au niveau du secteur privé. Il en va, dit-il, de la capacité de payer.

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