Le Guernica de Picasso est l’un de ses tableaux les plus célèbres. Huile sur toile réalisée en 1937, il dépeint le bombardement de cette ville du même nom en Espagne durant la guerre civile. Et sert d’inspiration à Saradha Soobrayen qui utilise ce prisme pour transcrire le drame des Chagos, son excision et l’exil forcé de son peuple.

L’œuvre ainsi réalisée, baptisée Chagos(Nica), est visible lors de l’exposition «Guernica Remakings», à Rose-Hill.

Guernica, tel que peint par Picasso, était à la fois œuvre d’art et une dénonciation publique de la guerre. Chagos(Nica) et les autres œuvres qui s’inspirent de Guernica sont dans cette même lignée où l’art et l’activisme, la dénonciation de l’injustice et des horreurs qui découlent des abus de pouvoir se rejoignent.

Le matériau de Soobrayen est à la fois visuel et poétique, et élaboré suivant une collaboration étroite avec Laura Jeffery. Anthropologue à l’université d’Edimbourg, cette dernière chapeaute le projet «Chagos: Cultural Heritage Across Generations» dans le cadre duquel Soobrayen, également coach en écriture, a effectué une résidence en poésie et animé des ateliers avec les Chagossiens.

C’est un sujet auquel tient l’artiste. Née à Londres de parents mauriciens, elle y a consacré plusieurs écrits poétiques depuis quelques années. De même qu’un projet multidisciplinaire : «Sounds like root shock : Chagos». Elle a aussi assisté aux présentations orales à la Cour internationale de justice, en septembre 2018.

Ce premier tableau, dit Soobrayen, ne sera pas le dernier.

Ce jeudi 4 avril, une lecture est prévue sous le thème «Chagos et Guernica, même combat» au Plaza, qui accueille «Guernica Remakings». Dr Nicola Ashmore, commissaire de l’exposition lira la pièce de théâtre écrite par Erika Lukert «Guernica, a play». Saradha lira son poème «Sounds like root shock». Gaston Valaydon lira également un passage de sa pièce «Madogs of Diego», qu’il a portée jusqu’aux Etats-Unis. Rendez-vous à 15 heures.

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