«S’il a des informations, qu’il me les remette, je les transmettrai à la police.» Cette réplique de Pravind Jugnauth parlant de Xavier Duval est revenue comme un refrain durant la Private Notice Question. Avec la variante : «Il peut aller à la police.»

Le leader de l’opposition l’a soumis à un feu roulant de questions sur les nombreuses polémiques et scandales ayant émaillé le mandat ministériel de Showkutally Soodhun. Allant de la toute récente, qui a mené à sa démission comme ministre, sur ses propos racistes proférés en juillet dernier pendant une réunion avec des habitants de Bassin à ses relations avec l’Arabie saoudite (et la polémique sur le Qatar) en passant par l’affaire BAI, l’arrestation d’Hassenjee Ruhomally ou encore les baux de l’Etat accordés pour la construction de projets hôteliers.

Pravind Jugnauth était sur la défensive. Offrant parfois une fin de non-recevoir aux demandes pour une enquête du leader du PMSD, comme dans le cas du jet privé affrété pour ramener l’ex-Vice Prime minister d’Arabie saoudite l’année dernière. Ou plaidant l’ignorance pour ce qui est des impayés de Soodhun, dans le sillage du crash du groupe BAI, à l’ex-hôpital privé Apollo Bramwell ou au défunt concessionnaire automobile Iframac.

A l’insistance du Premier ministre pour des preuves, Duval a déposé à l’Assemblée nationale une liste de 20 noms de personnes ayant acquis des véhicules chez Iframac. Une liste qui risque d’embarrasser le gouvernement. «Je suis désolé, j’ai essayé d’être décent», a plaidé le leader de l’opposition.

Pravind Jugnauth a bien lancé des piques à son adversaire. Invitant Duval à se rendre à la police au  lieu de se tourner vers des journalistes quand il dispose d’informations. Relevant l’absence de formation juridique de son interlocuteur et lui suggérant de solliciter l’aide des avocats du PMSD au lieu de réclamer des enquêtes sur la base de simples allégations. Avant de revenir sur l’enregistrement vidéo sur Soodhun que Duval a remis à des journalistes de La Sentinelle.

«Quelles étaient les motivations du leader de l’opposition en le remettant aux journalistes ?» s’est interrogé Pravind Jugnauth. «Etait-ce pour tenter d’éviter ou d’attiser les tensions communales dans le pays ?» D’autant que, selon le Premier ministre, Xavier Duval était en possession de la bande «depuis très longtemps». «Absolument faux», a contré le leader des bleus. Insistant qu’elle lui a été remise un jour avant qu’il ne sollicite l’express. «Donnez vos preuves. Je suis ici, devant vous. Donnez vos preuves ou fermez-la !» a lancé Xavier Duval face à un Pravind Jugnauth obstiné qui lui a rétorqué : «Je le laisse à sa conscience.»

Le Premier ministre a toléré Showkutally Soodhun et ses incartades, a souligné Xavier Duval. «Je sais pourquoi il le fait, a noté le leader du PMSD. Mais ce Premier ministre n’a aucun droit d’être Premier ministre.»

Sur les 14 plaintes à la police contre Showkutally Soodhun, six ont trait à l’incitation à la haine raciale, suivant la circulation de la vidéo d’une réunion en juillet avec des habitants de Bassin et durant laquelle il a tenu des propos racistes.

Soodhun a aussi porté porté plainte contre diverses personnes. Sur les 14 consignées, 2 ont été classées sans suite sur avis du Directeur des poursuites publiques.

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