Murs en pierre de taille, charpente de marine… L’église St François d’Assises de Pamplemousses date du milieu du XVIIIe siècle. Classée patrimoine national en 1998, tout comme le presbytère et le cimetière attenants, elle témoigne d’un temps où l’île Maurice était colonie française.

Cette édifice fait partie à la fois du patrimoine historique et religieux du pays. Il en va de même pour la mosquée Al Aqsa et la Jummah Mosque, la pagode Kwan Tee, le temple Kaylasson, le Sockalingum Meenatchee Ammen Tirukovil et d’autres lieux. Autant de lieux qui pourraient faire partie d’un parcours spirituel de 5 à 6 jours pour des visiteurs étrangers, explique la Commission diocésaine (CDT) du tourisme. Qui estime que l’idée pourrait tout à fait prendre forme dès l’année prochaine si tous les acteurs du secteur jouent le jeu.

Le tourisme religieux, ou tourisme de la foi, est-il porteur ? Monique Dinan de la CDT le pense. L’Organisation mondiale du tourisme également. Celle-ci a organisé, en 2014 en Espagne, le premier congrès international sur le tourisme et les pèlerinages à Saint Jacques de Compostelle. Taleb Rifai, secrétaire général de l’OMT, affirmait alors : «Grâce à leurs caractéristiques historiques, culturelles et naturelles uniques, les pèlerinages présentent d’énormes opportunités de renforcer la capacité du tourisme d’encourager le dialogue interculturel et de contribuer à la protection des sites religieux et spirituels.» Propos que Taleb Rifai a réitéré en novembre dernier, lors de la conférence de l’OMT «Patrimoine religieux et tourisme».

La plus grande destination pour ce type de voyage est La Mecque, où quelque 35 millions de pèlerins se rendent chaque année.

A Maurice, le marché est certes plus petit, avec environ 1 million de touristes. Mais le potentiel existe. Shakti Callikan, cofondatrice de My Moris, insiste sur le fait qu’il y a une clientèle pour des offres autres que le traditionnel hôtel, plages de sable blanc et mer azur. Sur ce plan, le pays doit et peut proposer quelque chose de plus riche en puisant dans son histoire et sa richesse culturelle, témoigne la jeune entrepreneure. Qui s’appuie sur les deux ans d’existence de My Moris qui propose justement de découvrir l’histoire et la culture du pays au plus près.

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