Les visages sont fermés, l’amertume palpable. Ils sont près d’une centaine de pêcheurs, hommes et femmes, à avoir répondu à l’appel de l’Asosiasyon Peser Profesionel e Artizanal pour manifester devant les locaux du ministère de la Pêche et de celui qui en détient le portefeuille, Prem Koonjoo, le lundi 1er juillet. «La vie en mer est difficile, nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts», lance un des hommes de la mer devant le bâtiment LIC, à Port-Louis.

Leurs revendications sont visibles sur les pancartes brandies. Elles sont les mêmes depuis des années. Par exemple : «Aret piyaz dan nu lamer», que cesse la surexploitation dans notre zone économique exclusive par les navires étrangers. Les pêcheurs présents s’accordent à dire que la hausse de l’allocation mauvais temps annoncée dans le Budget 2019-2020 est risible. Tout comme la «compensation» proposée de Rs 75 000 quand ils se décideront à tourner le dos à la mer, à la pirogue, aux casiers. La pollution détruit les écosystèmes marins et, du coup, les prises.

Les récriminations contre le ministre de tutelle sont aussi légion : «Peser victim inkopetense minis lapes», les pêcheurs sont victimes de l’incompétence du ministre, «lavenir peser pe sombrer akoz minis lapes»…

Hommes et femmes de la mer s’interrogent sur leur avenir alors que les gouvernants ne semblent pas faire grand cas d’eux. Et que d’autres «s’en mettent plein les poches». Un pêcheur laisse éclater sa colère : «Nou’nn plin ar zot!» Ses camarades le regardent l’œil amusé, un brin gêné, bien que le sentiment soit partagé. Nos hommes et femmes de la mer ne savent plus sur quel pied danser.

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