Dodo, tortues géantes, oiseaux endémiques longtemps disparus… A Mare-La-Chaux, un site de fouilles paléontologiques tente de faire la lumière sur la vie d’espèces animales présentes à l’île Maurice il y a des siècles. Des fossiles datant d’il y a 12 000 ans, confirmés par des tests de datation au carbone-14, y ont été découverts. Ce qui fait que c’est le site paléontologique le plus ancien dans l’océan Indien.

Une équipe de scientifiques mauriciens et étrangers, sous la houlette du Dr Julian Hume, paléontologue aviaire, s’active sur les lieux depuis deux semaines déjà. Les fouilles sont menées en collaboration avec le National Heritage Fund (NHF).

Jayshree Mungur-Medhi, archéologue mauricienne et membre du NHF, participe aux recherches. Celles-ci, souligne-t-elle, sont d’importance pour le pays mais aussi sur le plan international dans les milieux scientifiques.

Les chercheurs à Mare-La-Chaux espèrent, à travers les fossiles extraits du sous-sol, reconstituer et ainsi mieux comprendre l’écosystème de cette ère disparue. La chaux présente dans cette région – et qui donne son nom à la localité – a permis aux fossiles d’être extrêmement bien conservés, explique le chercheur Owen Grifiths, expert en mycologie (étude des champignons). Il s’intéresse particulièrement aux relations entre la faune et la flore qui existaient sur l’île il y a des milliers d’années.

Les ossements mis au jour étaient à peine à deux mètres sous terre. Julia Heinen, étudiante en doctorat en macro-écologie à l’université de Copenhague, explique qu’il y avait sur le site une forêt humide et un lac. Aujourd’hui remplacés par des champs de canne à sucre.

Le Dr Hume est chef de département au Musée national d’histoire de Londres. Il a notamment collaboré à une étude, publié dans la revue scientifique «Zoological Journal of the Linnean Society» en mai dernier, sur la réapparition du râle de cuvier sur l’île d’Aldabra 136 000 ans plus tard –l’île ayant entre-temps été engloutie par les eaux avant de refaire surface.

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