Le long-métrage «Serenity» aurait dû offrir plus de visibilité à Maurice en vue d’attirer les productions cinématographiques. Or, le film a été un «fiasco», n’a cessé de répéter Xavier Duval durant la Private Notice Question. Un avis que ne partage pas Pravind Jugnauth, le Premier ministre estimant que les critiques de film sont une «question d’appréciation et de jugement». Il n’est pas non plus d’accord que le pays perd plus qu’il ne gagne avec le «Film Rebate Scheme».

«Le fiasco est dans la tête du leader de l’opposition», a contré calmement le chef du gouvernement, ce mardi 14 mai. Xavier Duval voulait savoir s’il y a eu des changements au «Film Rebate Committee» dans le sillage du «fiasco de ‘Serenity’», film à gros budget hollywoodien. Du reste, a poursuivi Jugnauth, «ce n’est pas le travail» de ce comité ou du gouvernement de prévoir le succès d’un film.

Xavier Duval a tenté de mettre son interlocuteur en difficulté, soulignant que les remboursements effectués aux boîtes de production – «l’argent des contribuables» –étaient conséquents. Le plafond a été rehaussé à 40%, a souligné le leader du PMSD. Le «Film Rebate Committee» ne comporte aucun «expert international» pour aider à déterminer quel projet peut bénéficier de cet abattement fiscal, a critiqué Duval. Il s’inquiète qu’il y ait un «gros gaspillage» d’autant que de grosses productions sont attendues. A l’exemple de «Maya Lord», au budget estimé à Rs 2 milliards.

Le chef du gouvernement ne s’est pas laissé faire. Rappelant que le Film Rebate Scheme a été introduit par Duval du temps où il était aux Finances. Et que le ministre des Arts et de la Culture d’alors, Dan Baboo, autre député bleu, en avait vanté les mérites et ceux de son leader en 2016, à Berlin, auprès d’Andy Niessner. Le réalisateur avait tourné «Stranded in Paradise» à l’île Maurice en 2014 et est un ami de Steven Knight, le réalisateur de «Serenity», a précisé Jugnauth.

Pour ce qui est des remboursements allant jusqu’à 40%, ce rehaussement du plafond se justifie car «la compétition est rude avec nos voisins», a expliqué le ministre des Finances. Citant notamment l’Afrique du Sud qui s’est imposée depuis quelques années comme site de tournage. S’il semble satisfait des revenus de Rs 791,2 millions pour le gouvernement sous le Film Rebate Scheme, Pravind Jugnauth se réjouit surtout des emplois créés.

Il a aussi pris en défaut son adversaire. Les compagnies de production doivent soumettre leurs déclarations d’impôts avant de pouvoir être remboursées, a précisé le ministre des Finances. Duval avait, lui, affirmé que des boîtes quittent Maurice sans faire de déclaration d’impôts.

Pour ce qui est du décompte des remboursements effectués sous le «Film Rebate Scheme», le leader de l’opposition a contesté à plusieurs reprises les chiffres avancés par Pravind Jugnauth.

Ce que Pravind Jugnauth retient de Serenity

Le Premier ministre a cité des recettes de 15 millions de dollars engrangées par le long-métrage à travers le monde, dont 8,5 millions de dollars aux Etats-Unis. Le budget de la production était de 25 millions de dollars.

Les critiques : «Flop» pour un journal américain, «succès pour un public mûr», pour un autre.

PNQ: Pravind Jugnauth’s response to queries on the Film Rebate Scheme by ION News on Scribd

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