La colère gronde au Victoria Beachcomber Resort & Spa où quelque 150 patients testés positifs au nouveau coronavirus sont sous traitement. Nombreux sont ceux qui se plaignent du manque de communication et du non respect des protocoles de la part du personnel soignant quant aux tests de dépistage.
«Il y a des patients qui ont été dépistés une première fois le 4 avril qui attendent toujours d’être soumis à un deuxième tests. Quand on s’aperçoit que les ministres soient soumis à deux tests l’un après près, l’on se rend compte qu’on ne fait rien pour le commun des mortels», déplore l’un d’eux.
«Certains patients ont été parqués ici depuis 26 jours. Certains d’entre nous ont eu des proches qui sont décédés. Nous avons des rituels à faire pour le repos de ceux-ci. Le fonctionnement du système administratif laisse vraiment à désirer. Quinze jours viennent de s’écouler… Nu pe atane mem, pas pe koney. Communiquez, merde !», lance cet homme.
Il dit craindre une révolte dans ce centre de traitements, notamment en raison de plusieurs manquements au protocole sanitaire. Des patients sont ainsi invités à effectuer eux-mêmes leurs des prélèvements. Dans des vidéos que certains des patients nous ont fait parvenir, un autre patient est en train d’effectuer cet exercice sur un de ses amis sous l’œil goguenard du personnel de santé.
Une de ses camarades d’infortunes explique que ce samedi 11 avril, nombre de patients ont délaissé leurs chambres alors qu’ils sont censés s’auto-isoler pour réclamer des explications du personnel médical, notamment du médecin responsable des lieux. «Nous ne sommes pas satisfaits par la façon dont nous sommes traités. Un test a été effectué il y a sept jours et on ignore toujours quel est le résultat. Sak fwa p dir nu demin pu gagnye », explique-t-elle.
Elle ajoute qu’un de ses oncles qui était plus mal en point, ayant même été placé sous respitateurs, et qui se trouvait dans un autre centre de soins a pu rentrer chez lui vendredi. «Mon époux est un frontliner. Nous avons un fils de 5 ans. J’ai passé 27 jours ici. Si je suis guéri, laissez-moi partir pour l’amour de Dieu ».
Une employée de bateau de croisière s’interroge sur la propension du personnel médical à inviter les patients à effectuer leurs propres prélèvements. «Cela fait 29 jours que nous sommes en quarantaine. J’ai déjà été soumis à trois tests. Pa pe koney ki p arriver ek rezilta», explique un autre employé d’un paquebot.
Une collègue évoque le manque d’hygiène dans cet établissement, les ordures n’ayant pas été ramassées à certains étages. Non sans déplorer que la nourriture qui leur est offerte est parfois «gatée» tout en nous faisant parvenir des photos pour soutenir ses dires.
Au ministère de la Santé, on indique que de nouveaux tests ont été effectués à partir des prélèvements sur les patiens du Victoria Beachcomber Resort & Spa. Le porte-parole souligne également qu’un patient n’est pas supposé faire un prélèvement lui-même.
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