Pravind Jugnauth a présenté un «tableau idyllique» de la situation économique actuelle dans le préambule de son discours du Budget 2019-2020. L’affirmation est de Paul Bérenger. Le leader du MMM est intervenu à l’Assemblée nationale, ce vendredi 21 juin, dans le cadre des débats budgétaires qui tirent à leur fin. Le chef des mauves ne cache pas son inquiétude, d’autant que le dernier bulletin MCB Focus, publié aujourd’hui, livre des chiffres et des prévisions «très préoccupants», a souligné Bérenger.

La dette publique réelle, en prenant en compte l’ensemble des engagements financiers de l’Etat – y compris les dettes contractées auprès de l’EXIM Bank de Chine et d’Inde et pour lesquelles il s’est porté garant – dépasse les 70% du produit intérieur brut, a insisté le député de Stanley/Rose-Hill. Il dresse un constat plutôt sombre : alors que le phénomène de vieillissement de la population s’accroît, le taux de création d’emploi est faible. De plus, le chômage chez les jeunes demeure élevé, tournant autour des 25%. Sans compter que la balance commerciale et le déficit de la balance courante continuent de se creuser, soutient Bérenger, et qu’il y a dépréciation de la roupie depuis mars.

Celui-ci a, de nouveau, fustigé la décision «malavisée et dangereuse» du gouvernement de puiser Rs 18 milliards dans le «Special Reserve Fund» de la Banque de Maurice pour éponger une partie de la dette publique. Ce fonds, insiste-t-il, ne peut être utilisé qu’à des fins monétaires.

Le chef des mauves s’interroge également quant à l’absence de détails concernant les Rs 11 milliards d’actifs non stratégiques de l’Etat qui seront privatisés de 2019 à 2021. Cela ne se concrétisera sans doute pas, a-t-il déclaré dans l’hémicycle.

S’il se réjouit des mesures annoncées en faveur des petits planteurs, Bérenger relève toutefois que ce package ne pourra pas être renouvelé tous les ans. Celles touchant les secteurs du tourisme, des services financiers et de l’économie océanique sont «insuffisantes». Tandis que le gouvernement n’est «pas sérieux» sur les questions d’urgence climatique et d’environnement.

Après la victoire sur les Chagos, il ne faudrait pas négliger l’archipel d’Agalega, a fait comprendre Bérenger. Le chef des mauves regrette, en revanche, le fait que l’île de St Brandon n’ait pas été mentionnée dans le Budget 2019-2020 : «Nous devons savoir quelle est la situation là-bas.»

Bérenger est, par ailleurs, insatisfait du suivi sur le rapport de la commission d’enquête sur les drogues. «Pas un mot» non plus sur la lutte contre la corruption ou sur la loi devant encadrer le financement des partis politiques…

«Si le gouvernement pense que ce Budget a été bien reçu, il ne devrait avoir aucun problème à organiser les elections generals pour cette année», a conclu le chef du MMM.

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