Au tour d’Afsar Ebrahim de déposer devant la commission d’enquête sur la vente de Britam. Le deputy group manager de BDO, accompagné par son homme de loi Didier Dodin, a été interrogé sur son rôle dans la transaction.

Relatant les événements de la vente de Britam en mentionnant plusieurs fois l’administrateur spécial Yacoob Ramtoola, Ebrahim a été interrompu à maintes reprises par le président de la commission, Bushan Domah. Ce dernier souhaitant qu’Ebrahim parle en son nom propre et qu’il donne des explications sur son rôle à lui.

Poursuivant son audition, Ebrahim dit avoir organisé la visite de courtoisie entre Roshi Bhadain et Peter Munga. Lors de cette visite qui «a duré moins de cinq minutes» selon Ebrahim, Roshi Bhadain a dit à Peter Munga que le gouvernement mauricien n’a toujours pas pris de décision quant à la vente des actions de Britam.

«Quelqu’un a-t-il vérifié qui Peter Munga représentait-il ?» a alors demandé Domah.

Peter Munga représentait Britam et il n’y avait pas de «pool of investors» à ce moment-là, a répondu Ebrahim.

Comment pouvait-il être certain que Peter Munga était mandaté pour représenter Britam ? Comment être sûr qu’il n’était pas un «imposteur»? a voulu savoir Domah. Cela avait déjà été vérifié par BDO Kenya, a affirmé Ebrahim.

Interrogeant Ebrahim sur le protocole d’accord de la vente, la commission lui a demandé comment un «non-legal party» a pu le signer. Didier Dodin intervient alors, Peter Munga était un «legal party». Le protocole d’accord a été signé par «a pool of investors», interjette Domah, «a pool is not legal».

Abordant sa visite au Kenya, Ebrahim explique qu’il y est allé en compagnie de Tawheen Choomka, représentante légale de BDO, après avoir constaté des anomalies dans le shares certificate. En effet, le certificat comporté différentes écritures et des traces de correcteur.

Sur place, Ebrahim s’est rendu compte que British American Kenya Holdings Ltd, propriétaire des actions, était enregistré aux Bahamas. Il est alors rentré à Maurice, ne pouvant rien faire.

Ebrahim a aussi indiqué à la commission qu’à ce moment-là, Dawood Rawat était toujours au conseil d’administration de British American Kenya Holdings. Ce dernier pouvait donc vendre les actions de Britam. C’est alors qu’un processus a été enclenché pour remplacer Dawood Rawat par Sanjiv Issary, CEO du National Property Fund Ltd (NPFL), Gautam Saddul, président du board du NPFL et Fadil Ramjanally, ancien conseilleur au ministère des Services financiers.

L’audition d’Afsar Ebrahim reprendra le 20 décembre. L’ancien juge Bushan Domah est assisté par Sattar Hajee Abdoula et Imrith Ramtohul.

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