La pandémie de Covid-19 a enclenché la fermeture des écoles en raison des nombreux cas positifs dans l’île. Cet arrêt abrupt a entraîné des perturbations importantes dans l’éducation des jeunes mauriciens. Pour réduire et éviter les effets négatifs à long terme, l’apprentissage à distance a été mis en place par le ministère de l’Education. Cette initiative a aussi pour but d’éviter l’accroissement des cas tout en assurant la continuité de l’éducation. Le ‘remote learning’ a été bénéfique pour certains et inutile pour d’autres. Selon un sondage de VERDE, un cabinet de conseil en recherche et financement d’entreprise, parmi ceux qui avaient des cours en ligne, 47,2 % ont assisté à tous les cours et 13,6 % n’ont jamais assisté aux cours.
Le Grand argentier, Renganaden Padayachy, a annoncé que Rs 17 milliards seront attribuées au secteur de l’éducation, soit une augmentation de Rs 2 milliards par rapport à l’an dernier. Dans le sillage de la présentation du budget où cette somme a été annoncée, Vasant Bunwaree, ancien ministre de l’Education apporte son éclairage. « Tout ministère qui reçoit des fonds doit s’en réjouir, dit-il d’emblée, l’important c’est de savoir comment nous allons attribuer les fonds excédentaires. » Ce dernier espère que le ministère de l’Education saura utiliser cette grosse somme d’argent à bon escient. « Le ministre des Finances doit certainement savoir ce qu’il est en train de faire », dit-il. Selon lui, les Rs 2 milliards additionnelles pourraient grandement apporter à l’amélioration de l’apprentissage des élèves et des étudiants. « Il faut revoir les rapports d’audit et les critiques pour pouvoir apporter un changement », poursuit-il. Par ailleurs, l’ancien ministre de l’Education explique que le nombre d’élèves a diminué et des changements appropriés en corrélation avec l’évolution du secteur éducatif doivent être entrepris. Une rénovation des écoles est nécessaire, selon Vasant Bunwaree, sans toutefois aller jusqu’à la construction de nouvelles écoles. « J’espère qu’un travail a été fait en amont pour savoir à quels types de dépenses cet argent sera attribué », dit-il.
Etant donné le contexte actuel, l’éducation à distance a de beaux jours devant elle. « J’étais un peu déçu en apprenant que la distribution des tablettes pour les élèves de Form 4 a été supprimée en 2015 », précise-t-il. C’est une initiative qu’il avait mise en œuvre alors qu’il était au gouvernement. L’objectif était que les élèves puissent garder les tablettes jusqu’à la fin de leur scolarité secondaire. « Si nous avions continué cette distribution, nous ne serions pas dans cette ambiguïté où nous voulons inclure les cours en ligne mais sommes dans l’incapacité de le faire », fait ressortir Vasant Bunwaree. Pour ce dernier, il serait judicieux d’utiliser une partie de cet argent pour s’assurer que les enfants aient une bonne connexion internet.
L’essentiel, pour Vasant Bunwaree, c’est qu’il faut développer l’éducation des plus petits et « favoriser une éducation holistique de l’individu pour pouvoir avoir un suivi et améliorer l’éducation en général. Nous faisons des efforts dans ce sens, je ne vais pas le nier, mais il faut aller beaucoup plus vite ». En outre, il explique qu’il faudrait créer un pont entre le préscolaire, le primaire et la famille. « Nous ne faisons pas suffisamment attention aux troubles psychologiques des enfants », se désole-t-il. Et de rajouter : « J’avais préconisé de mettre ce système en place avec l’aide des psychologues, des sociologues, des travailleurs sociaux et des parents entre autres ».