De plus en plus de femmes se font une place dans le monde des affaires. Mais le chemin pour y arriver est-il parfois semé d’embûches ? Valérie Imbert-Kerambrun, femme entrepreneure, consultante en marketing et communication et cofondatrice de MySpa à Beau-Plan, partage ses impressions. « Les femmes entrepreneures occupent une place primordiale dans le bon fonctionnement de l’économie… Or, si la question est ‘Les femmes entrepreneures ont-elles la place et le statut qu’elles méritent à Maurice ? Alors là c’est un grand ‘non’ ! », dit-elle d’emblée.

Selon la consultante en marketing et communication, les femmes entrepreneures mauriciennes sont résolues à être « multi-casquettes ». « Ma vraie difficulté est de gérer de front mon activité professionnelle et mes enfants dans une période post-Covid où l’école reprend à moitié en présentiel », précise-t-elle. Elle rajoute un brin sarcastique : « on attend d’elle qu’elle fasse plus en moins de temps et il faut le faire bien, ‘of course’. Nous sommes habituées à placer la barre haut ».

La co-fondatrice de MySpa affirme également avoir subi des discriminations avant de monter sa propre affaire. « J’ai été salariée dans des structures rigides et patriarcales. Depuis que je suis entrepreneure, je suis libre de travailler avec les personnes que je choisis », dit-elle. Pour offrir plus d’opportunités aux femmes dans le business, cette dernière affirme qu’il est urgent que plusieurs facteurs changent. « La femme devrait avoir une part de voix équivalente dans les instances décisionnelles et consultatives, que ce soit en politique ou sur des ‘boards’ d’entreprise », précise-t-elle.

Valérie Imbert-Kerambrun explique, également, qu’un changement de mentalité est nécessaire : « les salaires devraient être équivalents à compétences équivalentes entre homme et femme afin de permettre au couple de décider qui se lance dans une grosse carrière et qui assure la permanence familiale ». Et de proposer : « sinon, peut-être plus de structures ‘encadrantes’ abordables et de qualité pour les enfants. Ce qui permettrait aux foyers dont les deux ont de grosses ambitions professionnelles d’avoir le choix sans avoir l’impression de délaisser la famille ».

Ses conseils pour les femmes qui souhaiteraient lancer une entreprise sont tout d’abord d’avoir confiance en soi et de rejoindre des associations féminines. « Regroupez-vous pour vous inspirer mutuellement dans des associations telles que l’Association Mauricienne des Femmes Chef d’Entreprises (AMFCE). Rêvez grand, travaillez dur avec constance, persévérez et surtout relevez-vous lorsque vous tombez. Sachez écouter, corriger, amender et refaire », souligne-t-elle.

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