Une nouvelle maladie inquiète les autorités sanitaires internationales, depuis début mai : la variole du singe (monkeypox en anglais). En moins de deux semaines, dix-sept cas ont été confirmés par PCR, sur une cinquantaine de signalements, les malades présentant des éruptions cutanées pouvant faire penser à la varicelle ou à la syphilis. En France, un premier cas suspect a été signalé en Ile-de-France, a annoncé la direction générale de la santé aux professionnels de la santé, jeudi 19 mai. Pour les aider, Santé publique France a élaboré une définition de cas et une conduite à tenir pour la recherche des personnes contacts.

Jusqu’à présent, neuf cas ont été confirmés au Royaume-Uni, cinq au Portugal, dans la région de Lisbonne, où une quinzaine d’autres sont encore en cours d’examen, un seul cas pour le moment a été identifié à Stockholm, en Suède, tout comme en Italie, et vingt-trois cas suspects ont été signalés dans la région de Madrid, en Espagne. Outre-Atlantique, un cas a également été confirmé dans le Massachusetts chez une personne voyageant souvent au Canada, où une dizaine de cas sont en cours d’examen. Aucun lien n’a encore été établi avec les signalements survenus en Europe.

Ces contaminations par la variole du singe en dehors du continent africain, où certains pays comme la République démocratique du Congo (RDC) ou le Nigeria sont régulièrement le théâtre d’épidémies, depuis les années 1970, ne sont pas inédites, mais leur dissémination à travers différents pays a de quoi intriguer.

Au Royaume-Uni, le premier cas a été identifié chez une personne revenant du Nigeria. « Ce qui est inhabituel et justifie la vigilance particulière des autorités sanitaires, c’est la transmission interhumaine à l’origine de certains cas, remarque Eric D’Ortenzio, médecin et épidémiologiste à l’Agence nationale de recherches sur le sida et les maladies infectieuses émergentes. Depuis 2018, plusieurs cas ont été importés du Nigeria au Royaume-Uni, sans donner lieu à une transmission communautaire. »

Deux souches
Les autorités sanitaires britanniques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’intéressent au fait que plusieurs cas ont été signalés « chez des patients des services de santé sexuelle présentant une maladie d’éruption vésiculaire et chez des homosexuels, des bisexuels et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », selon le communiqué de l’OMS. Des études ont montré que la transmission interhumaine de la variole du singe, en général limitée, est possible par les gouttelettes émises en parlant et en crachant, mais également par contact direct avec les liquides suintant des éruptions cutanées ou indirectement par contact avec des objets infectés. En revanche, la transmission par voie sexuelle est encore très peu documentée, même si elle est rendue possible par les vésicules se développant également sur les muqueuses.

Source : Le Monde

Facebook Comments