Le bouche-à-l’oreille incite d’autres personnes à venir s’y installer

Ils sont issus, pour la grande majorité, de Bambous, Bois-Marchand, Cité La Cure, Cité Vallijee, Gros-Cailloux, La-Tour-Koenig, Pointe-aux-Sables, Roche-Bois, Sainte-Croix et Terre-Rouge. Ils habitaient jusqu’à récemment chez leurs parents ou des proches avant qu’ils ne se décident d’ériger des cases brinquebalantes faites de poteaux et de feuilles de tôles rouillées sur les terres de l’Etat à côté de la Cité Jean Blaise, à Pointe-aux-Sables, à l’arrière des «police quarters» de la localité.

Des officiers de la National Empowerment Foundation (NEF), du bureau de la Protectrice des enfants, de la police ainsi que ceux des ministères du Développement de l’enfance, de l’Education, du Logement et des Terres, de la Santé et de la Sécurité sociale, entre autres, se sont rendus sur place ce mardi 26 mai pour un recensement. Des neuf familles qui s’y sont installées le samedi 9 mai, le nombre est passé à 63 le vendredi 22 mai, date à laquelle elles ont été invitées à vider les lieux, et dépasse les 63 aujourd’hui.  Celles-ci ont été invitées à s’enregistrer auprès des autorités de manière officielle…

Beaucoup des chefs de familles expliquent que c’est par le bouche-à-oreille qu’ils ont appris qu’un terrain était en train d’être occupé par des squatters et qu’ils peuvent jouer de la chance en obtenant un titre de propriété. Des mères-célibataires, à l’instar de Marie Melissa Babin, 31 ans, indiquent que c’est ainsi qu’elles ont été aidées par leurs proches pour ériger une case. Dans son cas, sa case se résume à deux feuilles de tôles et quelques poteaux.

Caroline Moothoo, 19 ans, mère d’un enfant de deux ans, enceinte de sept mois et séparé de son conjoint, habite une case dont le toit et l’un des murs sont en tissus… Elle clame qu’elle vit sur place depuis une semaine avec son enfant… mais demande à la fin si d’autres officiers de l’Etat vont faire une visite pour savoir si «kapav al lakaz». Jason Murthen,  30 ans et sans emploi, prétend vitre entre deux feuilles de tôles et un prélart au-dessus de sa tête « depuis janvier » avant d’avouer qu’il est là « depi avant confinement ».

Beaucoup ne vivent pas sur place au vu de l’aménagement des cases. Il n’y a pas d’espace cuisine ou de salle-de-bains de fortune, voire de latrines, comme dans les autres squats à travers le pays. Le seul cas considéré comme « genuine » est celle d’une famille de Mare-Tabac qui a construit sa case avec toutes les aménités depuis octobre dernier. Les nouveaux squatters semblent ignorer une réalité : en cas de grosses averses, ce site se transforme en marécage…

Caroline Moothoo dans sa case au toît en tissus

 

Marie Melissa Babin devant ce qui représente sa case où elle prétend habiter depuis mars dernier

 

Jason Murthen dit vivre sous ce prélart et entre deux tôles depuis janvier

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