Depuis le vendredi 1er octobre, tous les voyageurs internationaux vaccinés, peuvent atterrir à Plaisance. Maintenant que le ciel est dégagé pour les compagnies aériennes, elles peuvent recommencer à planifier et à vendre des vols. C’est un processus qui a pris du temps. Cela fait déjà plus de 18 mois que le monde entier, y compris Maurice, peine à sortir de cette crise économique sans précédent. Comme c’est le cas pour les autres infrastructures aéroportuaires à travers le monde, il faudra un certain temps avant de retrouver un niveau de trafic passager équivalent à celui de 2019. Cependant, l’optimisme est de mise à Maurice. Au total, 17 vols étaient prévus, ce vendredi, avec 8 départs et 9 arrivées, soit quelque 2 099 passagers. L’espoir est là. Les opérateurs sont confiants. Ne serait-ce pas les prémices d’une relance économique ?
L’industrie touristique assiste désormais à une résurrection de ses activités, à son plus grand soulagement. « Depuis que l’on sait que les frontières vont rouvrir, on note une hausse des réservations, même si ce n’est pas comme avant la pandémie. C’est toujours bon à prendre étant donné les circonstances », a indiqué un opérateur d’agence de voyages à ION News, ce vendredi. En plus du « soulagement » pour ceux qui veulent rejoindre le pays, la décision du gouvernement de rouvrir les frontières apportera aussi de l’oxygène aux activités liées directement ou indirectement à l’industrie touristique. En 2019, une année dite normale, il y a eu un peu plus d’un million de touristes à Maurice.
Tourisme post-covid
Ce que l’on constate par le biais des informations révélées par certains opérateurs, c’est que les clients décident des dates de leur voyage tardivement parce qu’ils ont peur et anticipent beaucoup moins qu’auparavant. « A coup sûr, il y aura des réservations de dernière minute pour la période de novembre et décembre », affirme un opérateur. Certains tablent sur 100 000 touristes pour le dernier trimestre alors que d’autres sont beaucoup plus optimistes.
La mobilité dans le monde est en train de se libérer avec tout de même la contrainte du vaccin, des tests PCR ou antigéniques. A la longue, les touristes s’habitueront à voyager dans ces conditions… soit la nouvelle normalité.
Relance économique et croissance au dernier trimestre
La relance économique passe inévitablement par le secteur touristique. D’ailleurs, les efforts ont été considérables pour soutenir les opérateurs et, par ricochet, les 100 000 personnes qui sont directement ou indirectement liées. Le dernier trimestre s’annonce donc comme un test de visibilité sur l’attrait du tourisme mauricien. D’ailleurs, les hôtels sont en mode campagne pour remplir les chambres. Le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, a aussi laissé entendre qu’une délégation mauricienne participera à la foire Top Resa la semaine prochaine à Paris, qui réunit les professionnels du tourisme du monde entier. « Nous participons à la foire Top Resa avec une offensive sur les médias français et francophones et cela nous fait penser que nous sommes certainement capables à ce stade d’atteindre les objectifs que nous avons fixés », a soutenu le Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme.
« Des signes positifs concernant l’emploi »
La réouverture des frontières aura un impact positif sur les entreprises locales. C’est l’avis de 63 % des sociétés sondées dans le cadre d’une enquête commandée par Business Mauritius et Statistics Mauritius sur l’impact de la Covid-19 sur les entreprises, un an après une première étude. Lors d’une conférence de presse, ce vendredi, le CEO de Business Mauritius, Kevin Ramkaloan a affirmé avoir constaté des signes positifs concernant l’emploi. Il a noté qu’environ 69 % des entreprises conserveront leur personnel ou en recruteront de nouveaux. Sur ces 69 %, on dénombre 8 % de travailleurs professionnels et techniques, 42 % de postes de direction et 33 % de travailleurs peu qualifiés.
« La réouverture des frontières, la reprise dans nos principaux marchés et la vaccination contre la Covid-19 sont les facteurs qui contribueront le plus à la reprise des affaires en 2021, selon les entreprises sondées. Les conclusions de ce rapport nous confortent dans l’idée que nous devons tout mettre en œuvre pour que nous réussissions cette étape cruciale pour l’avenir de notre pays et de son économie », a déclaré Kevin Ramkaloan.