Un bombardement attribué aux paramilitaires soudanais a eu lieu contre un marché à Omdourman, proche banlieue de la capitale Khartoum, samedi 1er février. Une source à l’hôpital Al-Nao, qui a requis l’anonymat, a indiqué que l’établissement était débordé et avait besoin de davantage d’unités de sang et d’équipements pour soigner les blessés.
Cinquante-quatre personnes ont péri et 158 autres ont été blessées dans le bombardement, a déclaré le ministère de la Santé et cette source qui a imputé l’attaque aux Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), en guerre contre l’armée depuis avril 2023. Les FSR, dirigées par Mohamed Hamdane Daglo, ont démenti avoir mené le bombardement.
« Les roquettes sont tombées au milieu du marché aux légumes »
Depuis avril 2023, les paramilitaires des FSR sont en guerre contre l’armée, un conflit qui a tué des dizaines de milliers de personnes et en a déraciné plus de 12 millions. « Les roquettes sont tombées au milieu du marché aux légumes, c’est pourquoi les victimes et les blessés sont si nombreux », a déclaré un rescapé de l’attaque à l’AFP.
L’hôpital Al-Nao a un besoin urgent de « linceuls, de donneurs de sang et de brancards pour transporter les blessés », a affirmé un volontaire y travaillant. L’établissement, un des derniers à fonctionner dans la région, a lui-même été attaqué à plusieurs reprises.
Roquettes, obus et drones
Après des mois d’impasse apparente dans la capitale, l’armée y a lancé en janvier une offensive, et repris des bases clés, y compris son quartier général qui était assiégé par les paramilitaires depuis le début de la guerre. Les FSR ont été chassées de nombreux de leurs bastions, de plus en plus repoussées à la périphérie de la capitale.
Des témoins de l’attaque de samedi, la dernière en date à viser des civils sur des marchés, ont déclaré à l’AFP que les tirs d’artillerie, soutenus par des drones, provenaient de l’ouest d’Omdourman, encore contrôlée par les FSR. « Des roquettes et des obus d’artillerie tombent », a déclaré un habitant d’un secteur plus au sud d’Omdurman, où, selon lui, les FSR ont lancé une attaque simultanée dans plusieurs rues.
Vendredi, le chef de ces forces paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, avait juré de chasser l’armée de la capitale, y reconnaissant ainsi indirectement pour la première fois des revers face aux forces rivales.
Source : France 24