Les États-Unis « ne permettront pas » à la Chine d’isoler Taïwan, a déclaré vendredi 5 août la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Tokyo, après une visite à Taïwan qui a suscité l’ire de Pékin. En effet, Nancy Pelosi, 82 ans, qui était au Japon – dernière étape de sa tournée asiatique – pour la première fois depuis 2015, a provoqué la colère de la Chine en se rendant mardi et mercredi à Taïwan.

Pékin considère ce territoire autonome de 23 millions d’habitants comme faisant partie intégrante de son territoire, et a répliqué en lançant jeudi des exercices militaires d’ampleur inédite autour de l’île, tirant notamment des missiles balistiques dont certains seraient tombés dans la zone économique exclusive du Japon. « Les Chinois ont procédé à ces tirs, utilisant probablement notre visite comme un prétexte », a commenté Nancy Pelosi lors d’une conférence de presse vendredi à Tokyo.

Ils « ont essayé d’isoler Taïwan », a-t-elle ajouté, rappelant que Pékin avait au printemps rejeté l’appel des États-Unis à autoriser la participation de Taïwan à l’assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais « ils n’isoleront pas Taïwan en nous empêchant de nous y rendre. Nous avons eu des visites de haut niveau, des sénateurs au printemps, de manière bipartisane (…), et nous ne leur permettrons pas d’isoler Taïwan », a-t-elle lancé. « Ils ne décident pas de nos déplacements. »

Célébrer Taïwan, « une grande démocratie »
Cette tournée dans la région « ne visait pas à changer le statu quo ici en Asie, à changer le statu quo à Taïwan », a assuré Nancy Pelosi. Depuis 1979, Washington ne reconnaît qu’un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien aux autorités taïwanaises, notamment par le biais d’importantes ventes d’armes.

Cette visite, a-t-elle dit, « concernait la ‘Taiwan Relations Act’ », loi votée par le Congrès américain en 1979 et qui caractérise les relations entre les États-Unis et Taïwan, mais aussi « la politique États-Unis-Chine, tous les textes de loi et accords qui ont établi ce que sont nos relations ». « Il s’agit de célébrer Taïwan pour ce qu’elle est, une grande démocratie avec une économie prospère, avec du respect pour toute sa population. »

Concernant les relations sino-américaines, elle a jugé que si les États-Unis « ne s’exprimaient pas au sujet des droits de l’Homme en Chine à cause de (nos) intérêts commerciaux, nous perdrions alors toute autorité morale pour parler des droits de l’Homme n’importe où dans le monde ».

Source : France 24

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