Elle cherchait asile auprès de l’Australie. C’est finalement le Canada qui accueille Rahaf Mohammed al-Qunun, a indiqué la BBC. Une nouvelle confirmée par le Premier ministre Justin Trudeau en personne (voir vidéo plus bas). La Saoudienne de 18 ans était alors déjà dans un avion devant faire escale à Séoul avant de rallier l’Amérique du Nord.

Rahaf Mohammed al-Qunun s’est enfuie de son pays, arguant avoir été victime d’abus physiques et psychologiques aux mains de sa famille. Et que celle-ci la tuerait si elle devait rentrer.

Les filles en Arabie saoudite sont sous la tutelle de leurs proches de sexe masculin.

Rahaf Mohammed al-Qunun a aussi renoncé publiquement à l’islam. Or, l’apostasie est punie par la peine de mort en Arabie saoudite.

En voyage avec sa famille, elle pensait passer par la Thaïlande pour rejoindre le pays des kangourous. Mais la jeune femme a été retenue à l’aéroport de Bangkok le dimanche 6 janvier et son passeport saisi par un diplomate saoudien, a-t-elle raconté.

Les autorités thaïlandaises ont tenté de la rapatrier, avançant qu’il s’agissait dans ce cas d’une «affaire familiale». C’était sans compter Rahaf Mohammed al-Qunun. Elle s’est non seulement barricadée dans sa chambre d’hôtel à l’aéroport mais a raconté son histoire dans une série de tweets et de vidéos diffusés sur les réseaux sociaux. Ceux-ci ont retenu l’attention de journalistes et de l’organisation Human Rights Watch. Et obligé les autorités thaïlandaises à faire marche arrière.

Les Nations unies ont accordé le statut de réfugiée à Rahaf Mohammed al-Qunun le mercredi 9 janvier. Peter Dutton, ministre australien responsable de l’immigration, avait indiqué que la jeune femme ne recevrait pas pour autant de traitement de faveur. Alors que le pays-continent étudiait toujours sa requête, la Saoudienne a finalement indiqué préférer le Canada, rapporte TheAustralian.com.

Son père et son frère étaient à Bangkok pour tenter de la convaincre de retourner à la maison. Le père a nié les allégations d’abus, disant que sa fille avait peut-être eu l’impression d’avoir été négligée dans sa fratrie de dix, indique The Guardian.

Le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés n’a pas manqué de saluer cette décision du Canada. Tout comme le directeur adjoint pour l’Asie de Human Rights Watch.

Cette affaire ne risque pas d’améliorer les relations déjà tendues entre le Canada et l’Arabie saoudite. D’autant que Justin Trudeau a, dans sa déclaration, souligné l’importance d’affirmer les droits des femmes de par le monde.

Photo (UNHCR/Khaled Ibrahim) : Rahaf Mohammed al-Qunun avant son départ pour le Canada, le vendredi  janvier.

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