Le ton du minister mentor était virulent à l’égard de celui pour lequel il avait « respect, confiance et amitié » il y a encore quelques jours.
SAJ dit d’emblée ne pas comprendre les propos de l’ancien ministre de la Bonne gouvernance qui, selon lui, « invente » une situation « complètement fausse » selon laquelle Pravind Jugnauth aurait « fait pression » sur lui pour lui céder la fonction de Premier ministre. Or, jure le numéro trois du gouvernement, il détenait la plénitude de ses prérogatives et aurait même pu limoger Pravind Jugnauth, si le besoin s’était fait sentir.
S’il est parti, argumente SAJ, c’est pour « faire la place aux jeunes » comme semble le vouloir une frange de la population. Mais aussi, dit l’ancien Premier ministre, en réponse aux critiques selon lesquelles sous sa direction, le gouvernement a manqué de « leadership et de vision ».
Le minister mentor dit donc avoir « honte » pour un Bhadain « malhonnête », qui affirme que la passation des pouvoirs enfreint les règles de la bonne gouvernance. Pour lui, c’est donc en conformité avec la Constitution que Pravind Jugnauth a été nommé chef du gouvernement.
SAJ ne s’arrête pas là. Rappelant que Bhadain « flattait Pravind » il y a encore quelques jours, il dit avoir cerné les motivations de son ancien chouchou au Conseil des ministres. Son ancien ministre, croit-il savoir, « par son attitude et ses paroles, visait le poste de ministre des Finances ». Un tremplin, pense le minister mentor, pour éventuellement viser le poste de Premier ministre. SAJ pense ainsi que Bhadain a fondé son parti pour réaliser cette ambition.
Si Bhadain a dénoncé une « mafia » opérant au sein du gouvernement et un cercle d’influence plus intime qu’il appelle « la cuisine », SAJ balaie ces accusations d’un revers de main. « Je ne suis pas au courant de cela car je n’ai fait aucune enquête », assène-t-il en exigeant que son ancien ministre lui fournisse des noms.
Plus personnellement, SAJ « met au défi » Roshi Bhadain de produire un quelconque dossier compromettant à son égard – en prenant soin de dire qu’il ne peut parler que pour lui. Et SAJ de conclure par une menace à l’intention de Bhadain. Si jamais, promet-il, un dossier compromettant sur Bhadain arrive en sa possession, « mo pa pou ezite enn minit ».
Sir Anerood Jugnauth a convoqué quelques médias choisis, ce mardi 24 janvier, pour répondre aux propos de Roshi Bhadain.
Photo : SAJ aux côtés de son épouse Lady Sarojini lors de la prestation de serment de Sudhir Sesungkur, cet après-midi.