L’origine du sinistre n’est pas encore identifiée, mais selon le responsable de l’agence gouvernementale de santé, l’hôpital présentait une série d’irrégularités liées aux normes incendie.

Dix patients malades du nouveau coronavirus sont morts ce samedi dans le violent incendie d’un hôpital du nord-est de la Roumanie, a indiqué l’établissement, qui fait également état de plusieurs blessés graves.

Le sinistre s’est déclaré en début de soirée au service de soins intensifs de l’établissement hospitalier de la ville de Piatra Neamt. Il a pu être maîtrisé une heure plus tard.

“Dix personnes ont été déclarées décédées et sept personnes sont dans un état critique”, selon une porte-parole de l’hôpital.

D’après les premiers éléments, huit patients intubés ont péri dans les flammes et deux autres sont morts après leur évacuation. Parmi les blessés, un médecin de garde, qui a tenté de porter secours aux victimes, présente “des brûlures aux deuxième et troisième degrés sur 80% du corps”, ont précisé les services de secours.

Le préfet a annoncé la mise en place d’une cellule de crise à laquelle participe le Premier ministre Ludovic Orban. Le ministre de la Santé, Nelu Tataru, était attendu sur place.

Une enquête a été ouverte par le parquet général pour homicide involontaire. L’origine de l’incendie restait pour le moment floue, le ministère de la Santé évoquant un possible “court-circuit” sans plus de détails.

Selon le responsable de l’agence gouvernementale de santé, Marius Filip, l’hôpital présentait une série d’irrégularités liées aux normes incendie.

“Ils n’avaient pas de responsables désignés pour la prévention des incendies pour chaque section ou service, ils n’avaient pas de responsables d’intervention en cas d’incendie, ils n’avaient pas de programme de formation”, a-t-il souligné sur une chaîne de télévision locale.

Il s’agit du plus grave incendie depuis celui survenu le 30 octobre 2015 dans le club Colectiv de Bucarest, qui avait fait 64 morts.

“Un Colectiv, je n’ai pas d’autres mots”, a réagi le maire de Piatra Neamț, Andrei Carabelea.

Quelque 400 spectateurs s’étaient alors retrouvés piégés à l’intérieur de la salle, qui s’était embrasée lors d’un concert de rock assorti d’un show pyrotechnique. Les locaux ne disposaient pas d’issues de secours et les extincteurs ne fonctionnaient pas. Vingt-six personnes étaient mortes sur place. Trente-huit autres avaient succombé par la suite, en partie sous l’effet d’infections nosocomiales. Le drame avait mis en lumière la corruption et l’impréparation du système de santé, pas équipé pour soigner les grands brûlés.

Infrastructures vétustes

Un autre incendie reste dans les mémoires: celui d’une maternité de Bucarest où six nouveaux-nés avaient trouvé la mort en août 2010. Le système de santé roumain pâtit d’infrastructures vétustes et d’une grave pénurie de médecins et la pandémie de Covid-19 aggrave cette situation.

Plutôt épargnée lors de la première vague, la Roumanie connaît depuis quelques semaines une montée en flèche des nouveaux cas et des hospitalisations. Ce pays de 19 millions d’habitants, un des plus pauvres de l’Union européenne (UE), a fait état samedi de 129 nouveaux décès liés au coronavirus en 24 heures, portant le total à 8.813 morts depuis le début de l’épidémie.

Source: AL avec AFP/bfmtv.com

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