Plus de la moitié des pays de l’UE, ainsi que le Royaume-Uni, sont classés en rouge dans une nouvelle carte européenne sur les restrictions de voyage publiée jeudi par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Seuls trois pays de l’UE ou de l’Espace économique européen (Norvège, Finlande et Grèce) y sont majoritairement en vert, tandis que cinq pays (Italie, Chypre, Estonie, Lituanie et Lettonie) sont principalement en orange.

Cinq pays (Allemagne, Autriche, Suède, Danemark et Islande) ne font toutefois pas l’objet de code couleur du fait d’un « manque de données sur les tests », pour une raison non précisée. L’ECDC n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat sur cette absence.

Selon la recommandation de l’ECDC, contrairement à ceux qui viennent d’une zone verte, les voyageurs en provenance d’une zone orange et rouge (ou grise) peuvent se voir imposer à l’arrivée des mesures restrictives. Au total, 16 pays de l’UE, dont la France, l’Espagne, ou la Pologne, ainsi que le Royaume-Uni apparaissent en rouge.

  • Le Royaume-Uni interdit les rassemblement privées dans la capitale et dans sept régions

Les neuf millions d’habitants de Londres ne pourront plus rencontrer amis et famille à l’intérieur, a annoncé le maire de Londres Sadiq Khan, le gouvernement s’apprêtant à relever d’un cran le niveau d’alerte dans la capitale britannique.

Face à la propagation « exponentielle » du nouveau coronavirus, le gouvernement britannique a en effet interdit, à Londres et dans sept autres régions d’Angleterre (Essex, Elmbridge, Barrow in Furness, York, North East Derbyshire, Chesterfield et Erewash), soit à quelque 11 millions d’habitants supplémentaires, de rencontrer amis et famille à l’intérieur dès samedi.

Ces zones grimpent d’un cran, au niveau « élevé », qui entraîne de nouvelles restrictions. Ce niveau implique que les membres de foyers différents, quel que soit leur nombre, n’ont plus le droit de se rencontrer à l’intérieur, que ce soit chez eux ou à l’intérieur des pubs ou restaurants. Il reste autorisé de se réunir mais à l’extérieur uniquement et par groupe de six personnes maximum, enfants inclus.

Le Covid-19 a causé la mort de plus de 43 000 personnes au Royaume-Uni, largement plus que dans n’importe quel autre pays d’Europe, et au moins 654 000 ont été contaminées. Près de 20 000 nouveaux cas et 137 morts ont été enregistrés mercredi au Royaume-Uni, les décès atteignant ces derniers jours leur plus haut niveau depuis juin.

  • La prochaine session du Parlement européen annulée

La prochaine session du Parlement européen, prévue du 19 au 22 octobre, ne se tiendra pas à Strasbourg en raison de la pandémie due au coronavirus mais sera organisée par visioconférence, a annoncé vendredi le président de l’institution, David Sassoli. « J’annonce avec regret que la session plénière de la semaine prochaine n’aura pas lieu à Strasbourg mais qu’elle se déroulera à distance », a déclaré sur Twitter M. Sassoli, qualifiant la situation sanitaire en France et en Belgique de « très grave. »

« Les déplacements sont un danger », a-t-il estimé. Cependant, « Strasbourg reste le siège du Parlement européen et nous ferons tout notre possible pour y retourner », a affirmé David Sassoli. En raison de la pandémie, les eurodéputés n’ont plus mis les pieds dans l’hémicycle alsacien depuis sept mois et siègent depuis uniquement à Bruxelles. Dans une lettre envoyée fin septembre à David Sassoli, le président français, Emmanuel Macron, avait réclamé le retour « dès octobre » des sessions plénières à Strasbourg.

Concrètement, les députés ont été priés de ne pas venir à Bruxelles, même si certains s’exprimeront dans l’hémicycle. « Les interventions se feront en grande partie à partir des bureaux de liaison du Parlement européen dans les Etats membres », est-il précisé dans le communiqué. Cette nouvelle annulation d’une réunion plénière est un coup dur pour l’économie strasbourgeoise. La députée européenne Anne Sander (LR/PPE) a réclamé « qu’en urgence, une aide soit apportée aux entreprises de la région (…) dont l’activité dépend entièrement de nos travaux, et qui, depuis mars, sont sans ressources ».

  • En Suisse, la situation se dégrade « plus vite qu’ailleurs »

La seconde vague de coronavirus s’approche de la Suisse plus vite qu’ailleurs, a prévenu le ministre de la santé helvétique, avec un nombre de nouveaux cas quotidiens qui bat chaque jour des records. « Nous avons une nouvelle dynamique depuis quelques jours, qui est très négative et très forte, et nous voyons, et c’est nouveau depuis une semaine maintenant, que la situation se dégrade en Suisse plus vite qu’ailleurs », a déclaré Alain Berset, à l’issue d’une réunion entre les cantons et la Confédération.

Les chiffres absolus restent moins impressionnants que dans d’autres pays européens très peuplés, mais la Suisse, qui compte 8,5 millions d’habitants, a enregistré plus de 2 600 cas au cours des dernières vingt-quatre heures, du jamais vu. Et la proportion de tests positifs a presque doublé, passant de 5,4 % à 10,2 %, en une semaine. Le pays dénombre au total 71 140 cas et 1 817 décès, soit respectivement plus de 832 cas et de 21 décès pour 100 000 habitants.

« Il est moins cinq » avant l’arrivée de la seconde vague, a averti la présidente suisse, Simonetta Sommaruga, en appelant le pays à se ressaisir, elle n’a toutefois pas annoncé de mesures. Celles-ci devraient être discutées vendredi lors d’une nouvelle réunion.

  • L’Allemagne a enregistré son record de cas de contamination en 24 heures

L’Allemagne a comptabilisé 6 638 cas de nouveau coronavirus en vingt-quatre heures, un record pour le pays depuis l’éclatement de la pandémie de Covid-19, selon des données officielles publiées jeudi. Cette information est intervenue quelques heures seulement après l’annonce de nouvelles restrictions dans les 16 Etats régionaux, visant justement à empêcher la résurgence de la pandémie. Le précédent bilan le plus élevé de contaminations quotidiennes remonte au 28 mars avec 6 294 cas.

La chancelière, Angela Merkel, a annoncé mercredi soir, à l’issue d’une réunion avec les responsables des 16 Etats régionaux, l’introduction de nouvelles mesures plus restrictives. Le nombre de participants à des événements privés sera par exemple limité dans les régions enregistrant plus de 35 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants sur sept jours. Dans ces régions, le port du masque sera obligatoire partout où les gens sont proches les uns des autres pour un certain temps. Les rassemblements seront limités à 25 personnes dans les établissements publics et 15 dans les salles privées.

« Je suis convaincue que ce que nous allons faire maintenant va déterminer la manière dont nous traverserons cette pandémie », a commenté la chancelière. « Nous pouvons voir (…) que le taux d’infections augmente et que dans certaines régions il est très élevé, a-t-elle ajouté. C’est la raison pour laquelle nous devons empêcher une croissance incontrôlée ou exponentielle. »

Source : Lemonde.fr

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