Après les nombreux cas détectés ces derniers jours dans plusieurs endroits à travers l’île, il est difficile de dire si un déconfinement pourrait être envisagé à ce stade. Cela, à quelques jours d’une annonce du Premier ministre Pravind Jugnauth concernant une troisième phase de déconfinement, qui devrait démarrer à partir du 1er juin. Quelques jours de cela, tout portait à croire que cette troisième phase serait d’actualité, avec notamment accès aux plages et réouverture des restaurants. Cependant, le cluster du Wastewater Management Authority (WMA) a tout chamboulé, mettant à l’eau les plans du High Level Committee, et faisant resurgir l’angoisse de la population.

Les cas ne cessent d’augmenter et l’exercice de ‘contact tracing’ a révélé 16 nouvelles régions qui sont liées au cluster de la WMA. Le modèle de zone rouge, dans ce cas, n’est plus envisageable, car les régions sont diverses et éparpillées à travers le pays. La stratégie adoptée par le gouvernement cette année a porté ces fruits, dans le sens où cela a permis à bon nombre d’entreprises de tourner et en même temps de limiter les dégâts économiques. Des restrictions ont été imposées aux habitants de zones rouges pour éviter la circulation du virus. Vallée-Pitot, qui a enregistré deux cas à ce jour, a été décrété zone rouge le lundi 24 mai.

Bien qu’il y ait une croissance dans les cas, suite à certains clusters qui étaient principalement dans les régions de Camp-Diable, Rivière-des-Anguilles, Tyack et Bonne-Terre, selon toute vraisemblance, ces quatre endroits décrétés zone rouge, seront enlevés de la zone rouge dans les jours qui viennent.

Par ailleurs, à ce jour, les frontières sont toujours fermées et il n’y a pas de visibilité sur la marche à suivre. Une reprise des vols vers Rodrigues était envisagée avant la résurgence des cas et la levée du NOTAM était prévue après le 31 mai. Cependant, avec le nombre grandissant des cas, la décision est toujours incertaine.

Comme l’a annoncé le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, lors de la conférence du NCC de ce mercredi 26 mai, un confinement total n’est pas envisagé. Par ailleurs, les seules mesures à suivre restent les mêmes : les gestes barrières. En cas de détection de cas additionnels dans des endroits spécifiques, les régions concernées seront décrétées zones rouges pour empêcher la propagation du virus. Sauf que cette fois-ci, les régions, qui sont au nombre de 16, ne sont pas concentrées dans un périmètre restreint.

Toutefois, des questions se posent. Est-ce que certains variants en provenance des passagers qui sont rentrés à Maurice se sont propagés ? Est-ce que ce modèle de zones rouges et l’objectif d’inoculer 60 % de la population afin d’atteindre l’immunité collective seront suffisants pour contenir le virus ? L’angoisse était palpable au micro d’ION News en ce qui concerne l’incertitude sur cette recrudescence des cas. Par ailleurs, dans les 19 cas recensés ce matin, deux détectés à l’hôpital de Candos n’ont pour l’heure aucun lien entre les clusters existants. L’équipe de ‘contact tracing’ n’a jusqu’à présent pas pu relier les mouvements de ces deux personnes avec les clusters connus. Le Dr Jagutpal a aussi annoncé lors de la conférence de presse du NCC que le ministère a dû mettre en quarantaine plus de 500 personnes qui ont eu des contacts avec le cluster WMA. Le deuxième test PCR pour ces personnes aura lieu dans 7 jours et d’autres cas pourraient être détectés si ces personnes ont contracté le virus.

L’incivisme et la responsabilisation des citoyens

Répondant à une question de la presse sur les personnes qui quittent les zones rouges illégalement, notamment à Vallée-Pitot, Kailesh Jagutpal a fait un appel au public pour les dénoncer afin que les autorités puissent prendre des sanctions à leur encontre. « Partou pou met la polis. Li pa posib sa, dimoun bizin kompran. Sakenn ena enn responsabilite », a déclaré le ministre de la Santé. Il demande aux Mauriciens de se montrer responsables et de coopérer avec les autorités.