Comme tous les ans, le mois de juin se pare des couleurs de l’arc-en-ciel et s’érige sous le signe de la fierté, du partage et de la tolérance. Le Pride Month rend hommage aux luttes de la communauté LGBT. Alors que ce mois tire à sa fin Lakshita Kanhiya, Manager et Advocate de la Young Queer Alliance, partage ses réflexions et son militantisme.

Quels sont les progrès en ce qui concerne les droits des LGBTQ ces dernières années ?
Maurice a fait de minuscules progrès en ce qui concerne les droits LGBTQ… Les changements tant recherchés sont timides et un vide s’est fait jour au cours des dernières années en matière d’avancées législatives pour les personnes LGBTQ. Le droit à la vie privée, la dépénalisation des relations sexuelles entre personnes de même sexe, l’égalité du mariage et la reconnaissance légale des personnes transgenres sont toujours en attente, pour ne citer que ceux-là.

Les personnes de cette communauté, comment sont-elles vues dans notre société ?
La section 250 du code pénal mauricien crée une barrière à l’inclusion des personnes LGBTQ dans la société mauricienne. Elle érige deux catégories de citoyens, les chanceux qui peuvent profiter pleinement de l’État providence et ceux qui luttent pour la liberté d’être eux-mêmes.

Quels sont les obstacles aux droits des personnes LGBTQ ?
En réalité, parmi les plus grands obstacles aux droits des personnes LGBTQ à Maurice on retrouve les extrémistes socioculturels et religieux. Le fait d’être libéré des chaînes du colonialisme n’a malheureusement pas libéré nos dirigeants des griffes de la bigoterie religieuse malsaine. En tant que citoyens d’un État démocratique souverain, les personnes LGBTQ doivent bénéficier des droits fondamentaux et ont droit également à l’amour.

Comment mettre fin à une telle discrimination ?
Un effort national pour un changement drastique des mentalités est urgent. En tant que Mauriciens vivant dans une nation diverse et arc-en-ciel, nous devons réfléchir au respect, à la tolérance, à la compassion et à l’amour de l’autre. Les droits de l’homme et la dignité doivent être le moteur de nos croyances et de nos aspirations pour une société inclusive, indépendamment du sexe, de la sexualité, de la race, de la couleur de la peau ou de la religion. Les décideurs politiques, les acteurs de la société civile, les entreprises du secteur privé, les groupes religieux, les médias et les militants des droits de l’homme doivent s’unir pour mettre les questions LGBTQ au premier plan.

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