L’évêque de Port-Louis exprime son «indignation par rapport à la façon dont une parade des LGBT qui avait obtenu l’aval de la police, a été obstruée par des manifestants qui étaient eux, dans l’illégalité». La Marche des fiertés avait été annulée le samedi 2 juin à cause de la présence de contre-manifestants hostiles à la Place d’armes.

Le Cardinal Maurice Piat rappelle le «devoir de respecter les droits des autres», même lorsque les avis divergent. Il prévient toutefois contre tout «amalgame entre un groupe de manifestants et l’ensemble de la communauté musulmane».  [le reste de l’article plus bas]

Les religieux se font entendre

Du côté du Conseil des religions, on insiste sur «la pertinence de l’Etat de droit», garanti par la Constitution et la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Ces derniers, indique le communiqué également diffusé sur Facebook, représentent «des fondements inévitables qui assurent le respect de chaque citoyen et le vivre-ensemble démocratique».

Le Conseil condamne toutefois les posts blasphématoires diffusés sur Facebook et soutient «complètement» le Muslim Citizen’s Council qui a porté plainte. «Nous ne pouvons cautionner de tels dérapages qui sont d’une nature hautement blasphématoire et qui prennent, en ce mois sacré du Ramadan, une tournure double», écrivent les chefs religieux de diverses confessions.

Ils s’opposent également au «non-respect de la loi et de la dignité humaine, [à] la violence verbale ou physique, etc., [qui] ne peuvent être tolérés». Et d’ajouter : «la manifestation sur la Place d’Armes de ces gens, parce qu’également citoyens de la même République, est à condamner si elle fut organisée de façon illégale».

Du reste, «la profondeur de l’Islam et la sagesse du Coran» ne saurait être réduit «aux débordements de certains car ceci ne rendrait pas justice à une des plus grandes religions du monde et éclipserait la vie de tant de Musulmans qui, à Maurice et dans le monde, sont de véritables ambassadeurs d’un Dieu portant le sublime nom de Paix et de Miséricorde».

Le Conseil des religions interpelle, par ailleurs, le Collectif Arc-en-ciel sur les «risques de débordements également possibles lors de manifestations publiques où l’exubérance à outrance pourrait choquer et agresser».

De «graves attaques aux libertés fondamentales»

«Il est inquiétant que jusqu’ici, la classe politique n’ait (sic) pas encore fait entendre sur toute cette situation.» C’est finalement par le biais d’un communiqué que le Collectif Arc-en-ciel a réagi aux événements du samedi 2 juin.

Car pour le collectif, ce qui s’est passé durant le weekend est synonyme de «graves attaques aux libertés fondamentales» et aux droits humains. L’association rappelle que la Marche des fiertés avait reçu l’autorisation pour la tenue de la Pride, mais avait décidé de l’annuler au dernier moment car «informé[e] par la police qu’il lui serait ‘impossible’ de contrôler les manifestants qui avaient illégalement occupé la Place d’armes». Les forces de l’ordre avaient aussi indiqué avoir «des raisons de croire que ces manifestants étaient armés».

Il est désormais question des «droits de tous les citoyens de ce pays», estime le collectif. Qui réitère sa condamnation du post et des propos blasphématoires qui ont été le point de départ, «selon certains, de la démarche anti-LGBT» de samedi. Le collectif se dissocie également des «commentaires islamophobes qui circulent».

Marche des fiertés annulée: Le Conseil des religions réagit aux évènements du samedi 2 juin 2018 by ION News on Scribd

 

 

Le Collectif Arc-en-ciel réagit aux événements du samedi 2 juin et à l’annulation de la Marche des fiertés by ION News on Scribd

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